Garth Webb
Garth Webb, RCA
Biographie
Garth S. Webb est né à Midland, en Ontario, le 10 décembre 1918 et a grandi à Calgary, en Alberta.
Peu après le début de la Seconde Guerre mondiale, Garth a tenté de s’enrôler dans l’Aviation royale du Canada et dans la Marine royale du Canada. Les deux services ont rejeté sa demande pour des raisons médicales. En 1940, Garth a entamé des études pour obtenir un Baccalauréat en commerce à l’université Queen’s de Kingston en Ontario. Il y a passé deux ans, s’est fait opéré pour son hernie et s’est inscrit au programme d’entraînement des officiers.
En 1942, il a rejoint la troupe C du 14e Régiment de l’Artillerie royale canadienne. Le matin du Jour J, le 6 juin 1944, Lieutenant Garth Webb débarquait sur la plage Juno en tant qu’officier de tir (O tir). Il a servi tout au long de la campagne de libération en France, en Belgique et en Hollande de 1944 à 1945.
Après la guerre, Garth est retourné à l’université Queen’s où il a complété son baccalauréat en commerce. Il a par la suite poursuivi une carrière de courtier et d’évaluateur immobilier.
En 1994, Garth Webb est retourné en Normandie pour participer aux célébrations du 50e anniversaire du Jour J. Il a été déçu de constater qu’il n’y avait aucun lieu qui commémorait les efforts du Canada et le rôle qu’il a joué en Normandie et pendant la Seconde Guerre mondiale en général. Pour remédier à cette situation, Garth et sa partenaire, Lise Cooper, ont lancé l’initiative visant à construire le Centre Juno Beach, un musée canadien situé directement sur les plages du débarquement.
Le Centre Juno Beach a officiellement ouvert ses portes le 6 juin 2003 et c’est Garth Webb qui occupait le poste de Président du conseil d’administration. Il a travaillé sans relâche en tant que Président en accueillant les groupes d’enseignants et d’étudiants qui venaient visiter les champs de batailles canadiens. Son but ultime était de transmettre aux futures générations l’héritage laissé par les soldats canadiens et le rôle qu’ils ont joué dans le conflit.
Garth Webb est décédé le 8 mai 2012, à l’âge de 93 ans. Il a reçu plusieurs honneurs dont la Croix du service méritoire, décernée par le Gouverneur général du Canada en 2003 ainsi que l’Ordre national de la Légion d’honneur, décerné par le gouvernement français en 2005.
Contexte de guerre
Garth Webb a servi en tant qu’officier subalterne au sein de l’Artillerie royale canadienne (ARC), une branche de l’Armée canadienne. Il a servi dans le 14e Régiment de l’Artillerie royale canadienne faisant partie de la 3e Division de l’infanterie canadienne. Lors du Jour J, le
14e Régiment de l’Artillerie avait pour rôle de soutenir l’attaque menée par la 8e Brigade de l’infanterie canadienne. Ils ont débarqué à Bernières-sur-Mer, subi de lourdes pertes humaines aux mains de l’artillerie allemande alors qu’ils sortaient de la ville et ont terminé la journée dans une position de pièces située près du site actuel du cimetière canadien de Beny-sur-Mer.
L’artillerie disponible pour soutenir l’armée appartenait à différentes catégories dont des canons et obusiers. Les canons projetaient les projectiles à grande vitesse par un tir à trajectoire relativement tendue. En revanche, les obusiers projetaient de plus gros projectiles à moindre vitesse sur une plus longue distance pour dégager les obstacles. Le 14e Régiment de l’Artillerie utilisait des canons-obusiers qui pouvaient s’acquitter des deux rôles.
La plupart des pièces d’artillerie étaient montées sur des chariots et tractées entre les différentes positions de tir, mais on a aussi utilisé des canons automoteurs montés sur un châssis de blindé. Lors du Jour J, le 14e Régiment de l’Artillerie s’est servi d’obusiers automoteurs M7 de 105mm. Ces engins assuraient une plus grande mobilité sur le champs de bataille et permettaient de déployer les armes plus rapidement un fois à terre. Ils pouvaient aussi tirer à partir de péniches de débarquement positionnées dans la Manche durant l’attaque de l’infanterie. Au début du mois d’août 1944, la 3e Division de l’infanterie canadienne a échangé ses obusiers M7 pour des canons tractés de 25 livres. Les artilleurs étaient bien tristes de devoir se départir des canons automoteurs.
L’Artillerie opérait selon deux méthodes de base: par tir direct ou indirect. Le tir direct était dirigé sur un objectif clairement visible pour le pointeur du canon. Cette méthode était principalement utilisée par les blindés et les canons antichars car le tir devait être orienté pour être efficace ce qui pouvait s’avérer dangereux puisque le canon et son équipage étaient exposés aux tirs ennemis. Le tir indirect nécessitait la présence d’un observateur avancé qui était en communication radio ou téléphonique avec l’artilleur pour diriger le tir. Cette méthode était plus lente que le tir direct mais elle assurait une meilleure protection des canons. On l’utilisait avec les canons lourds, moyens et de campagne.
Une façon qui permet de bien comprendre l’organisation et l’utilisation d’un régiment d’artillerie de campagne est d’imaginer une main tendue. La paume représente le quartier général du régiment où le commandement et les fonctions administratives se déroulent sous la direction du lieutenant-colonel et de son équipe. Les jointures représentent le quartier général de la batterie de tir. Sous le commandement de majors, ces trois sous-unités transmettent les directives à l’équipe de pièce. Chaque batterie comptent deux troupes équipées de quatre canons et sous le commandement d’un capitaine. Les commandants de troupe se plaçaient généralement à l’avant avec l’infanterie (comme des bouts de doigts tendus), à des postes d’observation. Ces officiers, avec l’aide d’un signaleur et d’un “ack” (un assistant technique hautement qualifié), ordonnait et dirigeait le tir au nom des fantassins. C’était une tâche très dangereuse. Ils devaient avancer par véhicule avec l’infanterie durant les attaques afin d’apporter un soutien constant.