Don Sutherland
Don Sutherland, RCNVR
Biographie
Donald « Don » Marshall Sutherland est né le 22 juin 1916 à Toronto. Avant la guerre, il a travaillé à la Banque canadienne de commerce.
Lorsque la guerre a éclaté en 1939, Don était un pacifiste et un opposant consciencieux. C’est la chute de la France qui a tout changé. Il s’est enrôlé à titre de matelot de 3e classe dans la Réserve de volontaires de la Marine royale du Canada (RVMRC). La MRC ne disposait pas suffisamment de centres d’entraînement pour ses matelots, donc Don a été envoyé en Angleterre.
Nommé au poste de sous-lieutenant, Don a été transféré à Scapa Flow, dans les îles Orcades de l’Écosse du Nord. Il s’est porté volontaire pour mener une équipe de déminage, pour protéger la flotte de petits vaisseaux de la Marine royale contre les mines placées par les avions ou les sous-marins allemands. En 1941, Don avait été recommandé pour l’attribution de la Médaille de George « pour le courage et les compétences dont il a fait preuve lors de missions dangereuses ». Les autorités ont rétrogradé la récompense pour lui décerner une Citation à l’ordre du jour lorsque Don a déclaré qu’il n’était pas en mesure de gérer le stress lié au poste.
Après avoir pris son congé au Canada, période pendant laquelle son navire a été touché par la torpille d’un sous-marin allemand au beau milieu de l’océan Atlantique, le lieutenant Sutherland a rejoint les rangs de la MRC. Vers la fin de 1943, Don était en service au NCSM Niobe, une réserve de personnel basée à Greenock, en Écosse, lorsqu’il a appris que l’armée avait besoin d’officiers pour s’entraîner avec des matelots canadiens pour créer des commandos de plage. Don a fait son entraînement au centre de formation des commandos de plage de la Marine royale et à l’École de combat de l’armée canadienne.
Le 7 juillet 1944, le commando de plage « W » est venu relever le commando de plage « P » sur Juno Beach. Le lieutenant Sutherland était le maître de plage « W1 » », et il était responsable du secteur Mike Green, à l’ouest de Courseulles-sur-Mer. Don et ses hommes ont assuré l’acheminement continu des véhicules, des troupes et des ravitaillements sur la plage. En moins de deux mois, ils ont déchargé quelques 100 000 véhicules sans conducteur.
Don se souvient de sa mission à Juno beach comme un des moments les plus gratifiants de la guerre. Le commando de plage « W » a été dispersé lorsque les activités de ravitaillement ont été déplacées vers des complexes portuaires plus importants. Déçu, Don a été relégué à du travail du bureau, au service du renseignement.
Après la fin de la guerre en Europe, Don prévoyait joindre les rangs de la marine en Extrême-Orient. Le Japon s’est rendu avant qu’il n’ait eu la chance d’y arriver. Don a effectué un retour à la vie civile en octobre 1945.
Vers la fin des années 1940, Don a étudié le chinois à l’Université de Toronto et en Chine. Il est revenu au Canada peu après la guerre civile chinoise pour travailler comme curateur adjoint de la collection de l’Extrême-Orient du Royal Ontario Museum au début des années 1950. Il a fait longue carrière dans l’édition auprès de la Oxford University Press, de Macmillan of Canada et de la McGill-Queen’s University Press.
Don Sutherland est décédé le 23 juin 2016, une journée après avoir célébré son centième anniversaire.
Contexte de guerre
L’expansion en temps de guerre de la Marine royale canadienne
En 1939, la Marine royale cannadienne (MRC) comptait seulement 145 officiers et 1 674 cotations au sein de son équipe permanente. Avant la guerre, la flotte du Canada était petite, ne comptant que 13 navires. De nombreux marins de l’équipe permanente ont acquis de l’expérience et des compétences à bord des navires de la Marine royale pendant l’entre-deux guerres; la marine du Canada disposait donc d’un noyau de soldats bien entraînés pour mener les équipes à venir. Ils allaient en avoir besoin!
La MRC a renfloué ses rangs en faisant appel aux réservistes et en recrutant auprès de la population. Certains hommes possédaient déjà des années d’expérience en mer dans des fonctions civiles, et plusieurs d’entre eux avaient servi auprès de la marine marchande. Ils ont été recrutés à titre de membres de la Réserve de la Marine royale du Canada. D’autres, comme Don Sutherland, qui n’avaient que peu ou pas d’expérience en mer, se sont joints aux rangs de la Réserve de volontaires de la Marine royale du Canada (RVMRC). C’est de cette dernière catégorie de soldats que la majeure partie des effectifs de la marine de la Seconde guerre mondiale était constituée.
À la fin de la guerre en 1945, la MRC, la Réserve de la Marine royale du Canada et la RVMRC comptaient un total de 92 000 soldats. Ils étaient répartis à bord de 450 navires et autres petits vaisseaux auxiliaires. Grâce à ses effectifs, le Canada a brièvement détenu le 4e rang des grandes puissances navales, après les États-Unis, la Grande-Bretagne et l’Union soviétique. Plus de 7 000 femmes ont également servi auprès du Service féminin de la Marine royale du Canada (WRCNS) entre 1942 et 1945.
Une croissance de cette importante ne se déroule pas toujours sans heurt. Dans ses commentaires, Don fait allusion qu’il a dû s’entraîner en Angleterre, puisqu’il n’y avait pas suffisamment de centres d’entraînement au Canada. Il parle également des raisons qui, selon lui, ont fait en sorte que le commando de plage « W » n’a pas touché terre à Juno Beach le jour J.
Commandos de plage
Le rôle des marins alliés lors de l’invasion est allé bien au-delà de l’opération des navires de guerre, des transports des troupes, des navires de charge et des engins de débarquement. En 1942, les britanniques ont créé les commandos de la Marine royale. Aussi appelés les commandos de plage, ces troupes étaient composées de 10 officiers et de 65 soldats spécialisés pour établir, maintenir et contrôler les têtes de pont. Ils avaient également reçu de l’entraînement d’infanterie au cas où les forces ennemies réussissaient à atteindre les plages. Après les assauts du jour J à Juno beach, cette grande étendue de sable est devenu un point important pour l’approvisionnement en fournitures et l’arrivée des renforts. Lors du jour J, les trois commandos « P », « S » et « U » de la Marine royale ont touché terre peu de temps après les forces d’assaut pour gérer Juno Beach.
« W », le commando de plage du lieutenant Don Sutherland, la seule unité de la Marine royale de ce type, est venue relever le commando de plage « P » le 7 juillet 1944. Le lieutenant Sutherland était un maître de plage. Il a mené l’équipe de plage, composée de lui-même, de deux maîtres de plage adjoints et de deux douzaines de soldats. Un peu comme les agents de la voirie, leur travail consistait à désigner des lieux de débarquement aux engins de débarquement et de les guider à l’aide de drapeaux, de voyants lumineux et de directives par mégaphone. Ils indiquaient également les dangers et plaçaient des affiches directionnelles sur les plages pour aider les troupes à s’orienter lors des débarquements. Si les combats s’étaient déplacés au sud de Caen à compter de la mi-juillet en 1944, les dangers persistaient. Les mines camouflées ou les bombardements allemands nocturnes constituaient des dangers réels, comme le risque d’accident avec l’équipement lourd lors des débarquements.