Citez

Charly Forbes

Charly Forbes, Régiment de Maisonneuve

Biographie

Jean-Charles “Charly” Forbes est né le 19 mars 1921 à Matane au Québec. Il a fait ses études secondaires à Victoriaville où un prêtre a stimulé son intérêt pour le vie militaire. Charly a fréquenté le Royal Military College of Canada à Kingston, en Ontario de 1939 à 1941, où il a complété un baccalauréat en Sciences militaires.

Charly s’est enrôlé dans le service actif en novembre 1941 comme officier d’artillerie. Il s’est rapidement intéressé aux “drills de combat”, une nouvelle façon d’entraîner les soldats à apprendre les tactiques de base d’infanterie. Charly a même enseigné ces drills de combat dans les centres d’instruction de l’Armée de terre à Brockville et à ValCartier avant de partir pour l’Angleterre en décembre 1942,

En Angleterre, le Lieutenant Forbes a joint de Le Régiment de Maisonneuve, un bataillon de la 2e Division canadienne d’infanterie. Son unité a débarqué en Normandie au début de juillet 1944. Charly a dirigé son peloton lors des batailles sanglantes de la crête de Verrières et lors du trajet de Caen vers Falaise en août 1944.

Le Lieutenant Forbes s’est distingué lors de la Bataille de l’Escaut en octobre 1944.
Son leadership et son audace alors que son unité a simultanément attaqué deux centres de résistance allemands lui ont permis d’atteindre son objectif à temps. Pour cet acte, le gouvernement hollandais lui a remis l’Ordre militaire de William, parmi les plus prestigieux honneurs remis par le pays pour bravoure sur le champs de bataille.

La guerre s’est terminée pour Charly lorsqu’il a été blessé près de Groesbeek, en Hollande en décembre 1944. Il s’est marié en septembre 1945 et a été démobilisé en novembre de la même année.

Il a assuré le commandement d’un peloton de mortiers durant la guerre de Corée au sein du 2e bataillon du Royal 22e régiment.

Charly a pris sa retraite de l’armée en 1965 avec le grade de major. Il est demeuré actif dans la communauté militaire en tant que lieutenant-colonel honorifique du Régiment de Maisonneuve. Charly a de plus développé ses talents de peintre et de violoniste, tout en passant du bon temps avec sa femme et ses deux fils.

En 2007, le lieutenant-colonel Jean-Charles Forbes s’est vu remettre la Légion d’honneur par le gouvernement français. Il est décédé le 19 mai 2010 à Beaupré, au Québec.

Contexte de guerre

Drill de combat

“Drill de combat” est le terme utilisé pour désigner la façon d’entraîner les soldats utilisée par les armées britannique et canadienne durant la Seconde Guerre mondiale. On l’utilisait pour entraîner les fantassins. L’entraînement se faisait sur des terrains de parade. Il commençait lorsque l’instructeur criait: “À l’attaque!”. Le commandant, habituellement un sergent, dirigeait les hommes d’une section, un groupe de fusiliers ou de mitrailleurs, à attaquer la position allemande fictive.

La section devait répéter ces drills de multiples fois, en faisant changer les soldats de rôles afin qu’il puisse savoir à quoi s’attendre des autres éléments de la section. Les drills de combat permettaient de développer le travail d’équipe et donnaient la chance aux potentiels leaders de raffiner leurs habiletés. Elles habituaient également les soldats à recevoir des ordres et à réagir instinctivement lors d’une attaque ennemie.

Une fois que la section maîtrisait le drill , l’entraînement passait au niveau du peloton composé de trois sections réunies. On devait s’entraîner davantage une fois rendu à la compagnie, au bataillon et aux autres niveaux supérieurs pour préparer les commandants et leur unité à affronter l’ennemi en chair et en os.

Le drill de combat faisait aussi partie d’un système d’entraînement plus élaboré, incluant la quantité importante de temps passer sur le terrain, l’utilisation de munitions véritables, de tirs simulés d’artillerie et d’explosions, en plus de courses à obstacles parsemées de sang et d’entrailles d’animaux pour simuler le carnage d’un champ de bataille.

L’utilisation de le drill de combat ne faisait pas l’unanimité au sein de l’armée. Les Calgary Highlanders de la 2e Division canadienne d’infanterie ont été les premiers à l’essayer, mais la 1ère Division canadienne d’infanterie demeurait plutôt sceptique. Plusieurs croyaient que cette forme d’entraînement n’était pas réaliste alors que d’autres s’accordaient à dire qu’elle les aidait à réagir correctement en situation de combat. Le Maréchal Bernard Montgomery se montrait critique à l’égard de ce système, croyant que ses défenseurs n’y voyaient qu’une fin en soi plutôt qu’une composante du syllabus global pour l’entraînement d’infanterie.

La bataille de l’Escaut

Une fois la bataille de Normandie terminée vers la mi-août 1944, les Alliés occidentaux ont pourchassé les Allemands qui battaient retraite à travers la France. L’Armée canadienne s’est concentrée à dégager les ports le long de la Manche, dont ceux de Dieppe, Boulogne et Calais. En octobre 1944, la 2e Division canadienne d’infanterie combattait au nord d’Anvers. Cet important port de Belgique était essentiel pour raccourcir les voies d’approvisionnement qui remontaient jusqu’en Normandie. Les ports cités plus haut étaient dévastés, mais la Résistance belge avait réussi à capturer le port d’Anvers tout en le gardant intact.

Le problème était que Anvers était située le long de la rivière Escaut, soit à quelques 80 kilomètres de la mer. Les troupes allemandes étaient positionnées sur les deux rives de la rivière. De plus, son embouchure était défendue par de très nombreux canons d’artillerie. Pour permettre le passage des navires marchands alliés, les Canadiens devaient attaquer des deux côtés de la rivière Escaut.

Le 8 octobre 1944, le bataillon de Charly, le Régiment de Maisonneuve, a lancé une attaque à l’est de Ossendrecht, le long de la route d’Anvers à Hoogerheide et Woensdrecht.
Ces villes gardaient l’entrée de Beveland Sud, située le long de la rive nord de l’Escaut . C’est à ce moment que le Lieutenant Forbes a dirigé son peloton vers son objectif en chargeant personnellement les canons allemands, où deux de ses hommes sont morts et cinq autres ont été faits prisonniers.

La bataille de l’Escaut s’est poursuivie jusqu’au début de novembre. Cette bataille, qui s’est déroulée dans un bourbier de digues inondées, a été coûteuse pour l’Armée canadienne, tuant 1418 hommes et en blessant 4949 autres. Les forces combinées britanniques, polonaises et américaines ont subi des pertes semblables. Le 28 novembre 1944, le premier navire de marchandise allié, le Canadian SS Fort Cataraqui, faisait son entrée à Anvers.

Ressources additionnelles

Films d’actualité

Exercice de combat britannique 1942

Extrait d’un film d’entraînement de l’armée britannique montrant un exercice de combat sur la place. Cette vidéo illustre joliment l’emploi des groupes de fusils et de Bren lors d’une attaque en section.

Offensive Orne-Odon

Poussée de troupes depuis Caen ; tirs d’artillerie ; assaut d’avions ; navires de guerre alliés tirant sur la côte ; un avion est abattu en flammes ; tirs de mortier ; marche de l’infanterie sur l’Orne ; autoroute de Falaise ; arrivée de chars ; blindés et infanterie nettoient la ville ; homme avec un poste radio ; un homme blessé est transporté sur une civière ; prisonniers de guerre allemands.

Tout est calme sur le front de Hollande

Sur la rivière Maas, 1ère Armée canadienne près de s’Hertogenbosch ; froid hivernal ; tirs d’essai sur la position allemande ; des unités de reconnaissance sondent les positions ennemies ; brise-glace ; le Génie royal canadien dégage la glace du quai.