Citez

Barney Danson

Barney Danson, Queen’s Own Rifles of Canada

Biographie

Barnett “Barney” Jerome Danson est né à Toronto le 8 février 1921. Pendant ses études secondaires, il travaillait à temps partiel comme livreur de gâteaux dans une boulangerie locale. En 1938, à 17 ans, il quittait l’école pour devenir garçon de bureau à la Columbia Pictures.

Issu de la communauté juive canadienne, Barney se préoccupait de la souffrance des Juifs en Europe. Il s’est enrôlé dans les Queen’s Own Rifles of Canada au début 1939 dans l’espoir de pouvoir se joindre à une éventuelle intervention militaire.

Son bataillon est arrivé au Royaume-Uni au milieu de l’année 1941. Les troupes se sont entraînée pendant près de trois ans, en préparation à l’invasion de la France occupée. Le sergent Danson a demandé la main de l’Anglaise Isobel Bull, alors qu’il ne la connaissait que depuis six semaines. Ils se sont marié, et en 1943, Barney est rentré au Canada pour l’entraînement des officiers.

Nouvellement promu, le lieutenant Danson enseignait à l’école d’entraînement au combat de Vernon, en Colombie-Britannique. Barney était toujours au Canada lorsqu’il a appris que les Queen’s Own Rifles avaient participé à l’invasion. Ce n’est qu’en août 1944 qu’il a rejoint son unité en Normandie.

Le 19 août 1944, tandis que son unité participait à la fermeture de la brèche de Falaise à Grandmesnil, Barney a été blessé par un éclat d’obus, qui lui a fait perdre la vision d’un œil. Après son évacuation du champ de bataille, il a été rapatrié au Canada par navire hospitalier.

Après la guerre, Barney Danson a travaillé pour la compagnie d’assurance de sa famille et a fondé sa propre compagnie de plastique, la Danson Corporation. Il s’est lancé en politique à la fin des années 1960, et est devenu le secrétaire parlementaire du premier ministre Pierre Trudeau de 1970 à 1972, et le ministre de la défense nationale de 1976 à 1979. Il a aussi été nommé lieutenant-colonel honoraire de son ancien régiment.

À la fin de sa vie, Barney enseignait aux jeunes générations de Canadiens l’histoire militaire du Canada, et venait en aide aux personnes malvoyantes. L’Ordre du Canada lui a été décerné pour ses efforts.

Barney Danson est décédé le 18 octobre 2011. Il avait 90 ans.

Contexte de guerre

La Poche de Falaise

Le lieutenant Barney Danson a été blessé par une “Moaning Minnie”, une pièce d’artillerie capable de tirer des roquettes en rafales, utilisée pendant la bataille de la Poche de la Falaise. Cette étape (du 12 au 21 août) de la bataille de Normandie a lieu après le lancement d’une offensive des Allemands vers Avranches, dans le secteur américain. Après l’échec de l’attaque allemande, les troupes américaines et françaises encerclent les Allemands (dans une poche) par le sud-ouest. Les Allemands, prenant conscience d’être tombés dans une souricière, battent en retraite vers l’est entre les armées alliées, pour emprunter un itinéraire aujourd’hui connu sous le nom de brèche de Falaise. Les troupes canadiennes, polonaises et britanniques combattent jusqu’au-delà du village de Falaise, pour rejoindre les Français et les Américains et refermer la brèche.

Les Juifs et le service militaire

L’histoire de Barney Danson est importante de multiples points de vue. Issu de la communauté juive canadienne, Barney joint les rangs de l’armée avant la guerre, par crainte de ce qui pourrait menacer la population juive d’Europe avec la montée du pouvoir d’Adolf Hitler. La Kristallnacht, ou la Nuit du cristal, ne se produit que quelques mois avant son dix-huitième anniversaire. Tandis que le spectre de l’Allemagne nazie plane sur la démocratie, la menace qu’elle représente pour les Juifs du monde entier incite des juifs canadiens comme Barney Danson à s’enrôler dans l’armée canadienne dans les mêmes proportions que le reste de la population canadienne (environ 10%), et plus que tout autre groupe ethnique minoritaire. Les Juifs du Canada ont subi l’antisémitisme, tant dans leur vie civile que dans leur vie militaire. Au-delà du racisme manifeste de certains individus, et non de la police militaire, l’armée n’était généralement pas préparée à accueillir les non-chrétiens. Danson se souvent avoir assisté à des célébrations anglicanes avec son bataillon. Peu enclins à réciter certains passages, lui et son ami Fred Harris taisent certaines expressions chrétiennes comme « Jésus-Christ » et « le « Saint-Esprit ».

Le triste sort des officiers subalternes

L’histoire de Barney représente bien celle des officiers subalternes de l’Armée canadienne, surtout ceux en tête d’infanterie les fantassins. Comme il le raconte à la caméra, l’infanterie a pour mission de s’avancer vers le feu ennemi, pour prendre et maintenir position devant les attaques. Ainsi, les corps d’infanterie subissent presque toujours des pertes humaines très élevées. Si de bonnes tactiques d’infanterie peuvent les réduire, elles ne peuvent jamais éliminer tous les décès dans de telles circonstances.

En 1944, le poste de commandant d’un peloton d’infanterie était sans doute le métier le plus dangereux du monde. Même si la division d’infanterie de l’Armée canadienne ne représentait que 17 pourcent de sa force, 70 pourcent des lieutenants décédés hors du Canada pendant la guerre étaient des soldats d’infanterie.

Les meilleurs amis de Barney étaient sergents et lieutenants. Entre le jour J et l’enrôlement de Barney dans les Queen’s Own Rifles en août 1944, deux de ses meilleurs amis, le sergent Frederick Harris et le lieutenant Gerald Rayner, étaient déjà tombés. Un mois plus tard, un autre ami proche, le lieutenant Earl Stoll, est tué non loin de Boulogne.

Un grand nombre d’officiers subalternes n’ont pas survécu assez longtemps pour voir leurs hommes apprendre leurs noms. Le lieutenant Danson a été blessé très rapidement, mais a au moins vécu au sein de son bataillon comme soldat inscrit et comme sergent.

Peu importe le temps qu’ils passaient sur la ligne de front, les lieutenants subissaient des pressions considérables. Responsables des vies de leurs hommes, leurs décisions entraînaient immanquablement la mort de certains d’entre eux.

Photographies

Vidéos

« Up from the Ranks »

Ce court documentaire montre l’entraînement épuisant que les officiers de l’armée canadienne de l’époque de la Seconde Guerre mondiale recevaient pour « écraser l’ennemi le plus coriace de la planète ». Leur formation ne porte pas seulement sur l’endurance physique et la défense ; ils étudient les sciences, la géographie, les premiers soins, les armes, les communications secrètes et les qualités d’un bon chef. Un sentiment de camaraderie et de travail en équipe est inculqué aux hommes tout au long de leur formation.

Up from the Ranks, Julian Roffman, provided by the National Film Board of Canada

« Moaning Minnies »

Fusées Nebelwerfer tirées pendant la Seconde Guerre mondiale. Les Alliés ont surnommé les Nebelwerfer « Screaming Meemie » et « Moaning Minnie » en raison de leur son distinctif. Belle vidéo du mécanisme de mise à feu électrique.