« Interreliées et solidaires » : le récit de Shy-Anne
Par Shy-Anne Bartlett

Shy-Anne Bartlett
Consultante en éducation
Shy-Anne est une éducatrice, une musicienne, une écologiste et une humanitaire. Elle vit de la terre autant qu’elle le peut pour elle et sa famille. Shy-Anne a travaillé dans l’éducation en tant qu’enseignante pendant 18 ans avant d’occuper le poste de responsable de l’éducation autochtone pour SGGDB. Elle œuvre pour la justice sociale par son travail quotidien et par sa musique. Lorsqu’elle ne travaille pas, elle est mère, jardinière et amoureuse de toute vie, et fait de son mieux pour bien vivre sa vie tout en marchant sur le double chemin du mode de vie Anishinaabe et de la vie coloniale.
Note de rédaction
J’évite la réflexion en vase clos – c’est dans ma nature. Aussi, il m’a été impossible de me concentrer sur un seul des principes directeurs de l’apprentissage inspirés par l’etuaptmumk (l’approche à double perspective), élaborés par notre équipe, tant ils sont interreliés. Je suis une Anichinabée, une femme ojibwée. J’ai été élevée dans le respect de ma culture; ma pensée n’est donc pas linéaire. Je ne peux pas isoler un fait d’un autre lorsque je vois clairement le lien qui les unit. Mon raisonnement tend à être circulaire : les choses m’apparaissent interreliées et solidaires. En lisant mon récit, vous pourrez faire un rapprochement entre les principes sans qu’il vous soit possible de déterminer clairement le point de départ et le point d’arrivée de chacun d’eux. À ma connaissance, c’est le mode de pensée de mon peuple, la nation anichinabée : tout est lié et interconnecté. Pour pleinement saisir une entité et l’honorer, nous devons savoir à quoi elle est liée. Ce n’est qu’en prenant acte de ces recoupements que nous pouvons vraiment tirer des leçons de ces principes, les respecter et les appliquer.
Miigwech (Merci en ojibwé),
Shy-Anne
Qu’est-ce que l’approche à double perspective ou à double vision? Cette approche englobante, préconisée par l’aîné mi’kmaq Albert Marshall, aussi appelée « etuaptmumk », consiste [traduction] « … à apprendre à voir le monde selon une perspective faisant appel aux forces des connaissances et des savoirs autochtones et selon l’autre perspective, celle qui fait appel aux forces des connaissances du monde occidental… et à savoir utiliser ces deux perspectives pour le bien de tout le monde » (Institute for Integrative Science and Health). Nous explorons ici plusieurs principes directeurs de l’etuaptmumk, qui sous-tendent ce double regard sur la vie.
L’un de ces principes est la capacité de comprendre que les actions que nous posons aujourd’hui auront des répercussions demain. La capacité d’anticipation et l’aptitude à transposer l’approche à double perspective dans son agir influencent directement notre évolution. En décidant de considérer ce qui nous entoure sous d’autres angles, nous pourrons agir positivement sur notre Terre mère et sur l’ensemble des générations futures. De nombreuses cultures autochtones de l’île de la Tortue (Amérique du Nord) cultivent un lien étroit avec la terre nourricière. Je ressens en tant qu’Anichinabée (femme ojibwée) une forte attache à notre Terre mère. Nos actions passées et actuelles façonnent l’avenir de notre Terre mère et celui des générations à venir. Songer au futur, c’est aussi réfléchir à la façon dont le passé peut conditionner, voire modeler l’avenir. Lorsque nous évoquons le passé, nous l’associons souvent aux pensionnats, au colonialisme et à la colonisation du Canada, aux différents récits que les colons et les peuples autochtones ont créés au cours des 500 dernières années.
Or, d’autres faits historiques doivent être examinés. Nous, en tant que membres de cultures et de civilisations autochtones, sommes sur ces terres depuis des millénaires. Les nombreux groupes autochtones de l’île de la Tortue se partagent un répertoire de connaissances variées qui leur sont propres. Nous avons acquis nos propres modes de pensée et façons d’être. (J’évite d’employer des termes occidentaux, comme « épistémologie », qui ne sont pas les nôtres, car ils ne couvrent pas vraiment nos façons de faire.) Nous avons empreint de notre propre génie nos systèmes de connaissances complexes qui nous identifient en quelque sorte, et nous avons déployé notre intelligence et notre créativité dans plusieurs domaines : les technologies (qui ne se limitent pas seulement aux canots et aux raquettes); la médecine (les rapports traditionnels à l’environnement et la communion avec la Terre témoignent avec brio du regard que nous posons sur le monde) et les arts sous toutes ses formes (musique, danse, arts visuels, art narratif) – sans compter d’innombrables autres contributions autochtones qui passent souvent inaperçues.
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J’aimerais vous faire part d’une leçon que nous a donnée Cindy Fisher, aînée de Biigtigong Nishnaabeg, lors d’une conférence réunissant un petit groupe de personnes éducatrices. Elle portait sur la façon de cheminer dans les deux mondes et de les honorer. L’aînée a eu recours à une métaphore : « Vous avez deux canots et vous avez un pied dans chaque canot. » Une personne de l’auditoire s’est alors exclamée : « Avec les pieds dans deux canots différents, assurément l’on finit par chavirer et tomber à l’eau, avec pour résultat que les canots s’éloignent l’un de l’autre. » Esquissant un léger sourire, l’aînée a répondu, le regard soudain éclairé : « Peut-être bien si vous n’avez pas pensé à relier vos canots en premier lieu. » Un rire a parcouru la salle.
Cette métaphore, éloquente, est éclairante. Elle nous incite à nous questionner. Qu’est-ce que cela veut dire d’avoir les pieds dans deux canots différents? De cheminer simultanément dans deux mondes parallèles? Que signifie voir d’un œil autochtone et d’un œil allochtone? Un concept apparemment simple dont l’application se révèle en fait ardue.
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Il existe de nombreux principes directeurs ou points à considérer lorsqu’on adopte l’approche à double perspective, notamment lorsque les visions occidentales et autochtones du monde, les modes de pensée et les façons d’être diffèrent profondément. La lecture de l’ouvrage Tresser les herbes sacrées (Robin Wall Kimmerer, 2013) permet d’acquérir cette double perspective et de concilier les forces des savoirs et des sciences autochtones et occidentales.La perspective autochtone de la relation à la terre est holistique et relationnelle. Nous sommes les égaux des autres êtres vivants de la planète (végétaux, animaux, insectes) que nous considérons comme nos frères et sœurs, et nous apprenons à leur contact. Lorsque nous considérons la terre d’un point de vue occidental, nous la percevons comme une ressource qui nous procure ce dont nous avons besoin. Le fait de voir la terre sous un angle relationnel (et non comme une ressource) est un principe fondamental à l’etuaptmunk. Il est étroitement lié au principe de réciprocité. Les savoirs autochtones sont fondés sur la réciprocité, l’interactivité avec les êtres vivants et non vivants (plantes, animaux, reptiles, roches, etc.), avec l’environnement (air, eau, etc.) et les différents éléments de la vie. Tout ce qui influence le cercle de la vie en entier et la Terre mère agit par ricochet sur les communautés. Même la vie des grains de sable ou des moustiques que nous pourrions ignorer et nos relations personnelles et communautaires avec ces autres êtres doivent être prises en compte.
Le cercle des relations entretenues avec tout ce qui constitue la vie est indissociable à l’intégration de la perspective autochtone de l’etuaptmumk. Le respect envers la Terre mère et toutes ses créations est l’une des notions centrales du mode de vie autochtone. La perspective autochtone des relations est souvent très éloignée de la perspective occidentale. La pédagogie occidentale tente de percer le secret des choses en les évaluant d’un point de vue scientifique, en considérant leurs relations symbiotiques, en étudiant leurs composantes et les systèmes auxquels elles se rapportent (circulatoire, respiratoire, tige, feuille, racine, etc.). Dans la pédagogie autochtone, nous pensons davantage en termes d’interrelations, de parties d’un tout. Prenons l’exemple de la roue médicinale. Ses quatre sphères (spirituelle, émotionnelle, physique et intellectuelle) également importantes forment un tout. Les quatre quadrants sont interreliés; que l’un d’eux soit négligé ou que leur équilibre soit rompu et l’être dans sa globalité s’en trouvera affecté.
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Alors, si l’on pense à tous les êtres (ou à la vie, si vous le souhaitez) sous les angles occidental et autochtone, comment percevoir une fleur en soi? Prenons le cas d’un pissenlit. Sous l’angle occidental, c’est une simple fleur sauvage, souvent vue comme une mauvaise herbe. Or, les racines de pissenlit peuvent servir à la préparation de tisanes et de médicaments, et les feuilles, en plus d’en tirer des tisanes, font de délicieuses salades. Quant à la tête de la fleur, elle est une source de nourriture pour les abeilles, les papillons et d’autres insectes. Selon l’approche à double vision, nous pourrions regarder autrement le pissenlit : c’est l’un des premiers végétaux à se frayer un chemin dans le sol au printemps et à s’offrir à l’ours comme aliment et antioxydant pour nettoyer son système après une longue période de jeûne. C’est une plante qui enfonce ses racines plus profondément dans le sol pour soustraire de l’eau et des éléments nutritifs le long de sa tige, tendant sa tête vers le ciel, invitant les abeilles, les fourmis, les papillons et tant d’autres êtres à s’en nourrir, à boire son doux nectar et à donner le coup d’envoi au printemps. Les différents insectes volent ou rampent jusqu’à leur repaire pour apporter leur récolte fraîche à leur famille grandissante et, sans doute, aux naissants. Dans une approche comme l’autre, le pissenlit a des fonctions et s’avère nécessaire à l’environnement. Cependant, la réflexion diffère quant au comment et à la relation réelle entre le pissenlit et les autres êtres qu’il attire vers ses feuilles, ses fleurs et ses racines.
J’ai un autre exemple en tête : la pierre. Dans la foulée d’un projet d’écriture lancé par Moments déterminants Canada en été, quelques personnes éducatrices avaient soumis un éventail d’idées sur la façon d’intégrer la perspective autochtone à la salle de classe. L’une des enseignantes, Renee Allen, avait conçu une activité d’apprentissage axée sur le « double regard » en utilisant des pierres. Si, dans une salle de classe occidentale typique, une enseignante demandait aux élèves d’examiner des pierres, on entendrait probablement des conversations sur les minéraux, les gisements, la composition ou encore la situation géographique. Tous ces mots sont certes associés à de précieuses connaissances. Mais si on en approfondissait le sens? Les pierres existent depuis la nuit des temps sur Terre, plus ou moins sous la même forme. Une pierre peut avoir été une coulée de lave transportée sur des kilomètres par des glaciers rocheux géants, que d’anciens océans ont brisés. Les possibilités sont infinies. Les pierres, restées solides et résistantes au fil des millénaires, portent en elles l’histoire de la Terre, même si leurs formes ont pu être modifiées. Une telle réflexion incite à trouver un sens, à célébrer la vie de témoins de l’histoire. Renée a ensuite poussé la réflexion à un niveau supérieur, sur les plans émotionnel et spirituel. Le roc est porteur d’histoire et lourd de sens. Quand on la soupèse pour en faire une métaphore physique du fardeau humain (traumatisme, crainte, tristesse ou autre émotion lourde), une pierre peut vite devenir difficile à soulever. Chacun et chacune ont leurs propres « pierres » à porter, mais certaines personnes ont un fardeau plus lourd que d’autres. Et si, en tant que communauté, nous partagions le poids en répartissant les pierres pour que tous en aient un peu à porter? Et si la pierre s’allégeait, si bien qu’elle pourrait être contenue, littéralement, et passer inaperçue? Et si 40 personnes prenaient toutes un petit morceau de pierre à une autre sur le point de s’écrouler sous une lourde charge? Et si on facilitait les choses? Le bien-être de la communauté entière en serait accru.
Il en est de même pour la quête de vérité et de réconciliation. Si chaque personne au Canada faisait un infime effort, posait un seul geste, nous parviendrions collectivement à nous frayer un chemin à travers la lourde histoire qui a façonné le pays dans lequel nous vivons aujourd’hui. Bien sûr, il faut pouvoir enlever les œillères et oser voir les choses telles qu’elles sont, ou envisager une façon d’être et de savoir sous un autre angle, même si ce n’est pas d’emblée la sienne. Ne pas emprunter cette voie reviendrait à promouvoir la position du « parfait étranger » (Dion, 2007)– c’est-à-dire choisir de ne pas apprendre ou de ne pas voir une position différente, et se confiner dans l’ignorance des autres points de vue.
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Cela me ramène au principe qui éclaire le parcours vers une autonomisation holistique, où l’on privilégie la co-construction, plutôt que la transmission des connaissances, de manière à honorer et à respecter les différences et les points forts de chacun et chacune. Apprendre, c’est choisir de prendre du recul et de chercher à comprendre. Comment y parvenir? Bien franchement, j’affirme que RIEN DE NOUS se produit SANS NOUS. Il ne suffit pas de chercher sur Google ou de simplement lire un texte sur la culture autochtone pour développer une expertise. Une grande partie de ce qui façonne notre identité en tant que peuple doit être apprise et expérimentée dans des situations authentiques afin de comprendre pleinement l’étendue d’une perspective, d’un mode de vie, d’une tradition, ou…
Un autre principe prévaut ici : la nécessité, pour la personne qui apprend, d’atteindre l’équilibre entre les besoins spirituels, mentaux, émotionnels et physiques. On ne peut atteindre un tel niveau d’apprentissage et de compréhension qu’au contact d’une personne qui porte en soi les savoirs transmis depuis des générations. Lorsque l’on s’efforce d’apprendre au sujet d’une autre culture autochtone, il est impératif de faire appel à l’expertise de ceux qui détiennent les connaissances liées à la quête de savoir. De plus, il faut comprendre que toutes les cultures autochtones ne sont pas dotées des mêmes schèmes de pensées et que, même au sein d’une communauté, les différents membres n’ont pas le même système de croyances ou ne possèdent pas tous les mêmes connaissances. Il est essentiel de prendre contact avec la communauté locale avec laquelle on partage des terres afin de s’enquérir de connaissances propres à la région dans laquelle on habite. Il est également important de se rappeler que non seulement tous les peuples autochtones ont des croyances et des systèmes de connaissances différents, mais qu’ils n’ont pas tous les mêmes savoirs. Une personne ne peut pas tout connaître, quelle que soit sa culture. Il faut permettre à la communauté dans laquelle on souhaite s’intégrer d’identifier les personnes susceptibles d’aider, et donc d’accepter qu’on ne trouve pas toujours ce qu’on cherche. Aussi est-il préférable de respecter cet état de fait et d’envisager de changer de parcours d’apprentissage.
Si et quand nous entrons en contact avec une personne ou un groupe en mesure de nous accompagner tout au long de notre parcours d’apprentissage, il faut nous demander comment arriver à travailler avec cette personne ou ce groupe afin de progresser et d’apprendre? Une question s’impose : peut-on partager ce que l’on a appris, ou est-il préférable que la personne qui a partagé ce qu’elle sait nous aide à partager ou partage pour soi avec autrui. L’échange de leçons, de connaissances ou d’enseignements sans consentement peut être considéré comme un détournement. Veillez toujours à ce qu’il y ait des directives claires sur la manière dont les connaissances qui vous ont été transmises peuvent être diffusées afin d’éviter l’appropriation ou l’utilisation de savoirs d’une manière préjudiciable.
Je suis personnellement une survivante de la rafle des années soixante. On me demande souvent de raconter ce que j’ai vécu ou de collaborer avec des enseignants et enseignants pour qu’ils la transmettent à leurs élèves. De nombreuses personnes ayant subi d’autres pratiques d’assimilation, notamment dans les pensionnats, ont également été invitées à s’exprimer. Cela m’amène au principe selon lequel il faut pouvoir compter sur une structure flexible et sécurisante à la fois, adaptée, qui soit favorable aux personnes avec lesquelles nous échangeons ou auxquelles nous demandons de partager. Si vous demandez à une personne qui a une histoire ou des connaissances de faire part d’une expérience qui peut être douloureuse pour elle, il est important de ne pas avoir d’attentes quant à ce partage et de laisser à la personne l’espace et la permission de quitter une situation inconfortable en toute sécurité. Le groupe auquel l’on s’adresse est aussi important : s’il s’agit d’une classe, les éléments d’information auront-il un effet déclencheur parmi les auditeurs? Ceux-ci sauront-il quoi faire et comment demander de l’aide ou se mettre à l’abri si les bribes de connaissances captées les troublent? Si vous prenez la parole, avez-vous clairement indiqué aux personnes présentes ce qui sera abordé à l’avance afin qu’elles aient la possibilité de ne pas participer si c’est trop difficile pour elles? Et comment le savoir? Prenez le temps de savoir qui écoutera et ne présumez pas de ce que vous ignorez ou non sans avoir approfondi la réflexion.
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Dans ce texte, nous avons exploré quelques-uns des principes directeurs de l’etuaptmunk (approche à double perspective) que je me sens à l’aise de partager. Comme n’importe qui d’autre dans d’autres domaines, je ne suis pas une experte de tous les principes et je n’ai parlé que de ceux que je me sentais à l’aise d’aborder dans ce contexte. D’autres personnes que moi ajouteraient peut-être des précisions concernant les principes, ou exprimeraient des perspectives différentes en raison de leur emplacement, de leur position et de ce que la vie, l’expérience et les enseignements leur ont appris. Cela peut envoyer un message de confusion, voire nuire à l’apprentissage. Je vous prie de poursuivre ce parcours d’apprentissage et cette quête de compréhension en emportant cette confusion avec vous. Tout apprentissage demande du temps, de la patience et de la recherche – il en va de même ici. Un bon apprentissage nécessite l’accès à de nombreuses ressources sur le même sujet, du temps, une adaptation, des erreurs d’apprentissage et la capacité de poser des questions. Je vous remercie d’avoir accepté ce partage – il importe de mener la prochaine génération vers une nouvelle compréhension.
Liens pédagogiques
Comment relier tout cela au monde qui nous entoure? Comment y parvenir personnellement? Accordez-vous du temps, de la patience et de l’amour pour guider cet apprentissage. Il se peut que vous vous trompiez et vous deviez vous excuser et vous pardonner. Ce parcours d’apprentissage se déroule dans un espace-temps suffisant, où les relations comptent – les relations avec la Terre, soi-même et autrui. Je conclurais avec cette chanson que j’ai composée l’été dernier en m’interrogeant pour mieux guider votre parcours.
Walk Carefully (Marcher à petits pas)
(Shy-Anne Hovorka/Bartlett, 2022)
[Traduction]
Là où la terre me transporte, où mes pas me portent,
là où mon cœur s’ouvre, où l’eau s’écoule,
le vent m’appelle, soulevant mon âme,
me murmurant de rester calme.
Je marche lentement le long de la rivière,
sous le souffle du vent, sans œillères,
fléchissant le genou, me mêlant aux prières,
à l’affût des paroles d’arbres.
….Marcher à petits pas (x3)
Vivre vers l’eau, vers les montagnes là-haut,
vivre autour de fleurs, libre comme l’air.
Les arbres racontent la vie sur cette terre,
à saisir avec le cœur et la main.
Je marche lentement le long de la rivière,
j’écoute le souffle du vent sans œillères,
fléchissant le genou, me mêlant aux prières,
à l’affût des paroles d’arbres.
….Marcher à petits pas (x3)
Références
Dion, Susan D (2007). « Disrupting molded images: Identities, responsibilities and relationships—teachers and indigenous subject material. » Teaching Education 18.4 (2007): 329-342.
Institute for Integrative Science and Health: extrait de http://www.integrativescience.ca/Principles/TwoEyedSeeing
Wall Kimmerer, R. (2021). Tresser les herbes sacrées : sagesse ancestrale, science et enseignements des plantes. Le Lotus et l’Éléphant.