Un prix Nobel canadien, vraiment?
par John Lorinc
Jusqu’à ce jour, en 2022, le Canada peut revendiquer 17 prix Nobel à son actif. Dix ont été remis dans les domaines de la physique et de la chimie. Quatre l’ont été dans celui de la physiologie, c’est-à-dire la médecine. Deux prix Nobel de la paix ont été décernés, l’un à une personne, l’autre à un groupe. Enfin, le Canada compte une Nobel de littérature. Neuf personnes nobélisées se partagent le prix des prix avec d’autres chercheurs ou chercheuses – une pratique qui, sans être nouvelle, est devenue plus courante ces dernières décennies.
Que signifie un prix Nobel canadien ou d’une nationalité donnée? Qu’est-ce que cela représente? Autrement dit, pourquoi s’attacher à associer une personne lauréate à un pays en particulier quand cette personne a vraisemblablement vécu, enseigné ou étudié en divers endroits et qu’elle n’a peut-être même pas la nationalité du pays qui revendique son prix?
Par son projet de commémoration des Nobel canadien, l’équipe de Defining Moments Canada/Moments déterminants Canada tente de répondre à cette question complexe, à voir clair dans l’interprétation du lien significatif entre l’appartenance individuelle à une nation et l’universalisme de la production du savoir.
Prenons bonne note, pour commencer, que ces questions ne datent pas d’hier. La volonté persistante de lier la nationalité à la plus prestigieuse des récompenses scientifiques semble reposer sur un paradoxe. Après tout, Alfred Nobel a expressément stipulé dans son testament que les prix, décernés chaque année par les jurys suédois, soient attribués « sans considération de nationalité »[1]. Nobel était tout à fait un homme de son temps, c’est-à-dire de la fin du XIXe siècle. Adepte de la pensée rationnelle et mécène des sciences, Nobel a voulu léguer sa fortune à l’avancement des connaissances pour « expier » en quelque sorte son invention destructrice la plus connue, la dynamite (et les explosifs connexes), qui a servi à fabriquer des armes lors de la montée du nationalisme en Europe à la fin de son siècle.
En fait, l’identité nationale est indissociable des prix Nobel depuis 121 ans, soit depuis leur première remise. L’on trouve des palmarès et, en ligne, des cartes départageant les pays ayant remporté le plus de prix de ceux qui ont été exclus. La répartition des prix Nobel en fonction de la nationalité des personnes lauréates ne cesse de susciter la controverse, et pour cause. La multiplication des physiciens allemands, l’hégémonie des économistes américains, la relative absence de lauréats chinois (quelle que soit la catégorie) tout comme la remise en question du nombre maximum de lauréats pour un prix donné (trois) alimentent la polémique. De même, la sélection de la personne lauréate provoque toujours un âpre débat qui naît des règles entourant l’évaluation et l’exclusion des candidatures.
Qui sait? Peut-être pour contrer un discours centré sur l’importance de la citoyenneté, la Fondation nationale pour la politique américaine (connue sous son acronyme anglais NFAP) a récemment compilé une liste des Américains nobélisés qui étaient des immigrants. Selon son analyse, entre 2000 et 2019, 38 % des prix dans les domaines de la chimie, de la médecine et de la physique ont été décernés à des immigrants aux États-Unis; depuis 1901, 35 % des Nobel récompensant les contributions dans ces trois domaines ont été remis à de nouveaux arrivants. Comme l’a souligné la NFAP, « l’œuvre des immigrants fait ressortir les retombées pour l’Amérique, qui accueille des talents du monde entier ». D’ailleurs, la conclusion du NFAP exprime un soupçon de fierté nationaliste.
En fait, la construction de l’identité nationale des lauréats et la vision étriquée, individualiste, du génie qui se perpétue à chaque remise des prix Nobel sont les deux thèmes étroitement liés qui refont régulièrement surface dans l’histoire de ce prix devenu synonyme de récompense suprême de l’intelligence et de la créativité humaine. Comme le souligne l’historien Robert Marc Friedman dans son essai The Politics of Excellence: Behind the Nobel Prize in Science, « même dans les sciences, l’excellence n’est pas un concept univoque ».
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Un examen des biographies des personnes nobélisées pour lesquelles le Canada s’attribue les prix révèle les ambiguïtés inhérentes à leur attribution, notamment lorsqu’on tient compte de la nationalité (en tant que catégorie binaire) des personnes lauréates.
Parmi les scientifiques primés, Bertram Brockhouse, un physicien nobélisé en 1994 pour ses travaux de pointe sur la spectroscopie neutronique, est un Canadien dont la nationalité ne fait aucun doute. Né en Colombie-Britannique, il a étudié au Canada et mené presque toutes ses recherches qui lui ont valu le prix Nobel au laboratoire nucléaire d’Énergie atomique du Canada, au nord-ouest d’Ottawa, puis à l’Université McMaster, où il a dirigé le département de physique jusqu’à sa retraite[2].
L’insuline a vu le jour au Canada. Son découvreur, Frederick Banting, né à Alliston, en Ontario, a fait ses études à l’Université de Toronto. Après avoir travaillé un certain temps à London, il y est retourné pour mener des recherches visant à extraire une sécrétion pancréatique avec Charles Best, un étudiant assistant de recherche, James Collip, un biochimiste, et John Macleod, un physiologiste. Banting a isolé l’insuline qu’il a expérimentée sur des animaux avant de l’administrer à des patients diabétiques pour en évaluer l’efficacité. Ce médecin qui n’avait jamais quitté le Canada pour travailler à l’étranger, a trouvé la mort dans un accident d’avion au cours de la Seconde Guerre mondiale
Banting et Brockhouse ont tous deux partagé leur prix Nobel avec des scientifiques qui n’étaient pas de nationalité canadienne. Le premier l’a partagé avec Macleod, un chercheur écossais qui a obtenu un poste à l’Université de Toronto après avoir enseigné à l’Université de Cleveland; le second avec Clifford Shull, un physicien américain dont les travaux pionniers menés à la fin des années 1940 au laboratoire d’Oak Ridge, dans le Tennessee, ont contribué à l’obtention de la moitié du Nobel. Brockhouse et Shull ont travaillé séparément sur le même ensemble de problèmes et se sont partagé le Nobel pour leurs découvertes respectives sur le comportement des neutrons. Ces deux scientifiques avaient d’autres collaborateurs, mais ceux-ci n’ont pas été nobélisés.
L’histoire du Nobel partagé par Banting et Macleod diffère complètement. Banting, un chirurgien généraliste, avait fait part à Macleod de son intention d’isoler une sécrétion pancréatique liée au diabète. Macleod, un chercheur nettement plus expérimenté, se montrait plus sceptique. Lui qui avait mené des études sur le pancréas accueillait l’idée de Banting comme une occasion de réfuter une hypothèse de la cause du diabète. Il a offert à Banting l’assistance de Charles Best, alors étudiant en médecine. Banting et Best ont réalisé la plupart des premiers travaux sur l’insuline sous la supervision de Macleod.
Banting, qui, on le sait, ne s’entendait guère avec Macleod, jugeait que Best aurait dû lui aussi recevoir le prix Nobel. Pour sa part, Macleod a regagné l’Écosse, quelques années après l’obtention du Nobel. En réalité, ce prix n’a récompensé que la découverte scientifique, et non l’approche innovatrice, à visée transformatrice, que l’équipe de Toronto avait conçue pour faire connaître au monde entier la formule de l’insuline sans tirer profit de la découverte.
L’histoire de Donna Strickland présente une autre variation sur le thème de la liaison de la citoyenneté aux réussites scientifiques des personnes nobélisées. Née à Guelph, elle a obtenu son baccalauréat à l’Université McMaster, puis a poursuivi des études supérieures à l’Université de Rochester. C’est là qu’elle découvrira en 1985, en collaboration avec son directeur de thèse, le Français Gérard Albert Mourou, professeur de génie électrique, « l’amplification laser à impulsions ultracourtes »; cette technique révolutionnaire dans l’utilisation des lasers leur a valu le Nobel de physique en 2018. De retour au Canada, Donna Strickland est devenue professeure de physique à l’Université de Waterloo. Quant à Gérard Mourou, il est retourné en France après avoir collaboré avec plusieurs organismes de recherche américains.
Enfin, examinons la question de la nationalité dans la carrière de Gerhard Herzberg. Gerhard et sa femme de confession juive ont fui l’Allemagne lorsque les nazis ont pris le pouvoir à la fin des années 1930. Comme pour de nombreux réfugiés, Gerhard a eu la bonne fortune de rencontrer de façon fortuite un homme qui allait changer son destin en lui proposant un emploi à l’Université de la Saskatchewan. Après avoir accepté un poste temporaire de chercheur à Chicago qu’il n’appréciait pas, il a décidé de revenir au Canada, où il a obtenu un poste au Conseil national de recherches Canada (CNRC). Il est devenu citoyen canadien pendant la Seconde Guerre mondiale.
Au fur et à mesure qu’il gravissait les échelons du CNRC, Herzberg a profité de sa position et de sa notoriété croissante pour participer activement aux débats publics sur la politique de financement de la recherche. Lorsque Gerhard Herzberg a reçu le Nobel en 1971 après avoir consacré plusieurs années à faire progresser la science de la spectroscopie, certains observateurs ont interprété cette distinction comme une reconnaissance du rôle du CNRC dans le développement de la réputation internationale du Canada en matière de recherche interdisciplinaire de premier ordre.
Mais qu’en est-il des autres personnes canadiennes lauréates d’un Nobel? Six d’entre elles sont nées à l’étranger. Certains lauréats d’origine étrangère ont poursuivi une longue carrière au Canada (songeons à John Polanyi), alors que d’autres n’ont séjourné que temporairement au pays (comme l’endocrinologue Andrew Schally, né en Pologne, ou encore Ernest Rutherford qui, après neuf ans de recherches à l’Université McGill lui ayant valu le prix Nobel, est retourné dans son pays natal, la Grande-Bretagne). Quelques lauréats d’origine canadienne ont fait leurs études de premier cycle au Canada, puis ont quitté définitivement le pays. Ces personnes sont invariablement déclarées comme canadiennes ou natives du Canada lors de la remise annuelle des prix Nobel.
(Par ailleurs, signalons qu’Alice Munro, Nobel de littérature, Lester Pearson, Nobel de la paix, ainsi que les organisateurs du Mouvement Pugwash, également Nobel de la paix – ces trois lauréats du Canada dans des catégories non scientifiques – ont sans doute inspiré une plus grande fierté nationale que les lauréats scientifiques, à quelques notables exceptions près, comme Banting, Polanyi et Strickland. Le prix décerné notamment à Pearson pour avoir proposé que les Nations Unies créent une force d’intervention pour la paix, les Casques bleus, a grandement contribué à la réputation que le Canada s’est forgée dans les années 1970 et 1980, celle d’un pays représentant la neutralité. Toutefois, l’autorité morale et l’efficacité de l’opération de maintien de la paix de l’ONU ont été ébranlées dans le sillage des grandes tragédies survenues au Rwanda et en Bosnie, deux opérations dirigées par des généraux canadiens haut placés.)
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Or, vouloir à tout prix accoler une nationalité au Nobel, même en dehors de tout cadre officiel, pose problème. Pourquoi donc ne prendre en compte que la nationalité ou le lieu de résidence de la personne lauréate? D’autant plus que cette nationalité ne permet pas d’apprécier pleinement les réalisations de cette personne qui l’ont rendue digne d’un Nobel, récompense ultime de sa contribution. Comme l’ont observé certains universitaires, la nationalité des membres des comités de nomination et d’attribution des prix Nobel aurait favorisé le développement d’affinités et donc le regroupement des lauréats dans certains pays (pensons à l’Allemagne dans les années 1920 et 1930); ces lauréats auraient entretenu des liens étroits avec les membres de l’Académie suédoise.
De plus, le simple fait d’attribuer une récompense considérée comme la consécration ultime à un esprit brillant ne fait que répéter le credo du « triomphe du génie individuel » que récite en partie le monde de la recherche, comme l’a fait remarquer le chimiste George B. Kauffman dans l’essai The Politics of Excellence.
Pourtant, une, deux ou trois personnes pourraient prétendre à cette distinction. Certes, jamais l’on n’oserait contester l’intelligence des personnes nobélisées. Leur créativité, développée par leurs prédécesseurs, est alimentée par le monde de la recherche scientifique; c’est un monde rempli de collaborateurs, de collègues, de techniciens de laboratoire, d’étudiants diplômés et… de compagnons de vie, comme cela a été le cas pour Herzberg et sa femme Luise ou encore pour le couple formé par Marie et Pierre Curie.
Dans le discours[3] qu’il a prononcé lors du banquet de remise des prix Nobel en 1971, Herzberg reconnaît également l’importance de ses mentors et de ses professeurs, parmi lesquels certains des physiciens de renom qu’il a rencontrés lorsqu’il étudiait à l’Université de Göttingen dans les années 1920 et qui l’ont incité à poursuivre une carrière scientifique.
Or, le pays où se déroule la recherche collaborative se révèle plus important que le pays d’origine. L’Université de Göttingen, par exemple, était un pôle de recherche en physique et en mathématiques qui attirait de jeunes scientifiques désireux d’apprendre des sommités dans ces domaines. De nombreux autres regroupements de chercheurs existent[4]; pensons notamment aux laboratoires Bell au New Jersey et au PARC (anciennement le Xerox Palo Alto Research Center), sur les hauteurs du Palo Alto, en Californie. Détail qui n’est pas sans intérêt, les CV des Nobel « canadiens » affichent souvent les noms de prestigieux établissements de recherche : l’Université de Manchester, l’Université de la Saskatchewan, les laboratoires de Chalk River et le Conseil national de recherches du Canada. Ce détail à lui seul révèle les synergies générées dans de tels environnements qui offrent un terreau propice au mentorat et à la mise en commun des compétences.
Le lien entre la nationalité et le prix Nobel est d’autant plus remis en question que la recherche scientifique s’est transformée en une entreprise essentiellement collective, interdisciplinaire et internationale. En outre, plusieurs domaines scientifiques contemporains d’importance n’entrent même pas dans les quatre catégories scientifiques du Nobel. Il est de nos jours courant de voir des articles scientifiques être cosignés par un grand nombre de personnes appartenant à des équipes de recherche disséminées dans le monde entier. La recherche médicale et pharmacologique s’appuie de plus en plus sur la mutualisation des résultats colligés d’essais contrôlés randomisés effectués à divers endroits dans le monde par de nombreux chercheurs principaux. La pandémie de COVID-19 a entraîné un déluge d’études cliniques et vu l’essor de nouvelles formes de collaboration entre des équipes de recherche géographiquement dispersées. Ces scientifiques ont utilisé d’énormes ensembles de données agrégées qui étaient financés par des coalitions d’organismes subventionnaires ou par les gouvernements.
Au-delà de cette tendance des médias de vouloir dresser un palmarès[5], au-delà des affirmations relatives au « prestige » national[6], est-il encore justifié de caractériser les Nobel selon la nationalité, laquelle est établie selon la citoyenneté ou le lieu de résidence du ou des lauréats, ou encore selon le lieu de la découverte?
Deux universitaires israéliens, Ayelet Baram-Tsabari, du Technion-Israel Institute of Technology, et Elad Segev, de l’Université de Tel Aviv, ont répondu à cette question de façon convaincante dans un article paru en 2018, intitulé « Global and local “teachable moments”: The role of Nobel Prize and national pride »[7]. Ce duo a examiné les tendances des recherches dans Google sur les noms des Nobel et leurs découvertes entre 2012 et 2016. Comme on pouvait s’y attendre, les deux scientifiques ont noté un pic des recherches dans les semaines suivant la publication, en octobre, des lauréats du prix Nobel. Ils ont observé sans surprise que les recherches cessaient assez rapidement, particulièrement celles sur les lauréats alors que celles relatives aux découvertes associées aux Nobel avaient tendance à durer beaucoup plus longtemps. Paradoxalement, la proportion de recherches « était particulièrement élevée pour les pays qui ne reçoivent pas régulièrement de prix Nobel ». Quant aux médias, ils semblaient afficher un certain nationalisme, si l’on en juge la tendance qu’a la presse à couvrir les lauréats de son pays (ou de sa région). « L’attention des médias d’information se polarise généralement sur les questions nationales, à tel point que même les nouvelles internationales sont très souvent liées au pays du média qui les rapporte », observent Baram-Tsabari et Segev.
La question qu’ils soulèvent, un brin provocante, est fort pertinente : « Les médias utilisent-ils la remise des prix Nobel comme moment propice à l’apprentissage pour mieux communiquer la science sous-jacente? »
Après analyse, ils concluent que la réponse est « oui » et que la couverture des personnes nobélisées d’un pays contribue à une meilleure compréhension de la science et de ce qu’ils appellent « le drame et le processus de la science ». Autant dire que la nationalité du lauréat ne nous apprend pas grand-chose sur les brillantes réalisations de cette personne, mais qu’elle éclaire d’un jour nouveau l’importance de la science.
Pour les décideurs politiques, cet enjeu pèsera invariablement dans la balance quand viendra le temps de soupeser le financement de la recherche dans un contexte national. Pour les jeunes qui s’initient aux sciences ou qui doivent faire un choix de carrière, ces moments propices à l’apprentissage surviennent le plus souvent dans une salle de classe ou à domicile, devant leur portable; autrement dit, dans un cadre qui, du moins au départ, est fortement lié à leur communauté. Or, le fruit des connaissances est universel, une vérité établie bien avant qu’Alfred Nobel ne lègue sa fortune pour créer un prix faisant valoir l’importance de la science.
[1] Même Nobel était un bourlingueur notoire. Né en Suède, il a beaucoup voyagé par affaires et s’est installé à plusieurs reprises en Russie, en Allemagne et en France.
[2] Voir physics.mcmaster.ca/research/bertram-n-brockhouse.html.
[3] Voir www.nobelprize.org/prizes/chemistry/1971/herzberg/speech/.
[4] Objet de nombreuses recherches au cours des dernières décennies, la « théorie de l’agglomération » désigne le réseau de relations professionnelles, sociales et économiques qui se développe au sein d’une institution de recherche ou d’une région. Mentionnons à titre d’exemples l’Université de Waterloo et le pôle technologique de la région de Waterloo. L’un des premiers partisans de ce concept est Michael Porter, ce professeur de l’Université Harvard qui a décrit le fonctionnement des grappes à la fin des années 1990.
Voir hbr.org/1998/11/clusters-and-the-new-economics-of-competition.
[5] Il convient de mentionner que la Fondation Nobel ne compile pas ce genre de palmarès. La page « Faits en bref » du site Web affiche des statistiques sur les Nobel en les répertoriant selon diverses catégories (âge, femmes, Nobel multiples, prix partagés, etc.), mais non par nationalité
Voir www.nobelprize.org/prizes/facts/nobel-prize-facts/.
[6] Consulter Källstrand G. « The Image of the Nobel Prize », Public Understanding of Science Journal, 2018, vol. 27, no 4, p. 405-416. DOI : journals.sagepub.com/doi/10.1177/0963662518764845.
[7] Voir journals.sagepub.com/doi/10.1177/0963662518768410.