« Il n’y avait nulle part où se réfugier » : soutien social, continuité culturelle et santé
Par Émilie Lebel

Émilie Lebel
Auteure collaboratrice
Émilie est une rédactrice pigiste émergente spécialisée dans la santé et la justice sociale. Elle possède un baccalauréat spécialisé en sciences de la santé et en psychologie (Université d’Ottawa, 2013), une maîtrise en sciences de la santé en ergothérapie (Université d’Ottawa, 2015) et un certificat en troubles concomitants (Université de Toronto et CAMH, 2022), ainsi que des années d’expérience en santé mentale communautaire et en lésions cérébrales acquises. Émilie se passionne pour les changements sociaux positifs et efficaces – qu’elle s’efforce de susciter par l’éducation et un discours significatif.
Cet article fait partie d’une série explorant la manière dont les pensionnats ont déstabilisé les déterminants sociaux de la santé des communautés autochtones. Chaque chronique amplifie la parole d’un gardien du savoir afin d’examiner l’héritage de ces institutions au sein des communautés contemporaines.
Selina Legge est une Inuk du Nunatsiavut. Elle est la cofondatrice de l’Association Inuit de Toronto, a fondé des programmes pour les jeunes Inuits à Toronto et est actuellement secrétaire et trésorière de la Fondation de guérison de la rafle des années soixante. « En 1964, » déclare Legge, « le gouvernement canadien m’a enlevée loin de ma famille et de mes terres ancestrales sans en avoir l’autorisation. » À l’époque, poursuit-elle, il s’agissait en quelque sorte d’un tri : « soit vous alliez au pensionnat, soit on vous enlevait et on faisait de vous une pupille de l’État et du programme d’adoption. » Contrairement à ses frères et sœurs, Legge était trop jeune pour l’école. « Donc, » dit-elle, « j’ai dû partir d’un côté alors qu’ils s’éloignèrent de l’autre. »
Dans sa famille seulement, sept enfants ont été arrachés à leur communauté et placés soit au pensionnat, soit dans le système de protection de la jeunesse. « La voie des Inuits, elle a été brisée dans ma famille, » dit Legge. « Le fait reste que nous étions éduqués et civilisés à notre manière. Ce n’était pas nécessaire. »
Famille, communauté et identité
Comme ce fut le cas pour la famille de Selina Legge, ces politiques gouvernementales ont rompu d’importants liens sociaux en retirant de force les enfants de leur famille.
En effet, les pensionnats étaient généralement situés loin des communautés souches des enfants. Les trajets difficiles à parcourir dissuadaient les visites. Par ailleurs, quelle que soit la distance, les enfants devaient obligatoirement vivre sur les lieux pendant l’année scolaire, ce qui maintenait une distance physique et émotionnelle entre eux et leur foyer. En revanche, comme l’explique le rapport de la Commission de vérité et réconciliation (2015), « les lois de fréquentation scolaire prescrivaient que cette fréquentation n’était pas obligatoire pour les enfants non autochtones si l’école n’était pas située à une distance pratique, et que ces enfants n’étaient pas obligés d’aller à l’école s’il leur était impossible de revenir tous les jours au sein de leur famille. »
Le système de protection de l’enfance fit sensiblement la même chose. Des années 1950 aux années 1980, il retira les enfants de leur famille et de leur communauté – une manière oppressive d’en arriver aux fins malavisées de prévenir la négligence. Dans la plupart des cas, l’identité et l’origine des enfants ne leur étaient pas révélés. Ils étaient souvent adoptés ou placés dans des foyers non-Autochtones, ce qui les éloignait encore plus de leurs liens culturels. Ce fut le cas de Legge : n’ayant pas été adoptée, elle devint une pupille de l’État et fut placée chez des Blancs. « À cause de cela, » souligne-t-elle, « j’ai perdu ma langue et ma culture. Donc, je ne parle pas l’inuktitut. »
En fait, explique Legge, elle n’eut connaissance de ses origines qu’à l’âge de 17 ans. C’est alors qu’elle donna naissance et choisi de mettre l’enfant en adoption. Au cours de ce processus, elle vu son certificat de naissance, et sa ville natale, pour la première fois. « Je suis partie de là et j’ai trouvé ma famille par moi-même, » dit Legge. Elle contacta une église locale pour se renseigner. « Ils m’ont dit : ‘vous savez, votre famille vous cherche depuis votre enlèvement.’ » Elle s’organisa alors pour les rencontrer. Pourtant, elle ne parlait que l’anglais alors que beaucoup de ses proches parlaient l’inuktitut. « Ils ont brisé ce lien avec ma communauté, » dit Legge. « Je ne peux pas communiquer avec eux. »
De toute évidence, les deux systèmes ont atteint un résultat similaire, comme l’a révélé l’analyse de la CVR, en « [posant] un triple obstacle pour les enfants autochtones en les enlevant à leurs parents, leur famille élargie et leur culture. » Par ces pratiques, poursuit la CVR, « le cycle multigénérationnel de transplantation et d’aliénation [fut maintenu]. Bon nombre des enfants ont perdu contact à jamais aussi bien avec leur famille qu’avec leur identité́ autochtone. »
En outre, ces impacts ont pris de l’ampleur avec chaque génération. « Si la première vague de survivants peut retourner dans des communautés où leur langue et leur culture sont encore vivantes et dynamiques, chaque vague successive voit s’appauvrir la force culturelle et linguistique des communautés, » indique la CVR. De même, ceux qui retournèrent éventuellement chez eux constatèrent que leurs compétences linguistiques et leurs connaissances culturelles érodées entravaient leur réintégration.
« Ça a créé tout un gâchis d’arracher les enfants à leur communauté et à leur famille, » déclare Legge. « Maintenant, nous tentons de tout réparer, de rassembler les morceaux cassés et de les ressouder. Je continue à avancer, mais je ne suis pas celle que j’aurais pu être. Si, seule, j’ai été capable d’en faire autant et de me rendre si loin, je ne peux qu’imaginer ce que j’aurais pu faire avec une communauté intacte. »
Soutien social, capital social et santé
Les réseaux sociaux tels que ceux formés avec la famille et les amis constituent un important déterminant social de la santé (DSS). Ces structures fournissent un soutien social, défini par le chercheur Sydney Cobb (1976) comme étant « le sentiment d’être aimé et pris en charge, d’être estimé et valorisé, et d’appartenir à un réseau de communication et d’obligation mutuelle. » Cobb identifie ses composantes essentielles comme suit :
- Émotionnelle : compréhension, confiance, sympathie et soins ;
- Estime : amitié, amour et respect ;
- Soutien : intégration sociale, aide matérielle et autre aide tangible.
Tout aussi important, le capital social élève le concept de soutien social, qui est propre à l’individu, à l’échelle de la communauté. Ainsi, une communauté solidaire, coordonnée et collaborative fournit un capital social plus élevé et favorise le bien-être de ses membres.
Il est démontré que d’avoir des soutiens et du capital social mène à une meilleure santé, affirme l’expert en médecine sociale et en santé publique Donco Donev (2005). « Les individus bénéficiant de forts liens et soutiens sociaux semblent présenter un risque plus faible de troubles psychosociaux et physiques, alors qu’il a été constaté qu’un manque de soutien social était associé à la dépression, à la névrose et même à la mortalité. » Cela inclut également l’incapacité due aux maladies chroniques et aux complications pendant la grossesse. Et, ajoute-t-il, « les études démontrent que les individus bénéficiant d’un fort soutien social [sont à moindre risque de mourir] de certaines maladies que ceux n’en bénéficiant pas, et qu’ils se rétablissent également plus rapidement une fois la maladie diagnostiquée. » Comme le rapporte l’Initiative pancanadienne sur les inégalités en santé (2018), le manque d’inclusion sociale est corrélé à :
- Des taux autodéclarés plus élevés de troubles de santé mentale ;
- Une gestion moins efficace des maladies chroniques telles que le diabète ; et
- L’abus de substances.
D’une part, ces réseaux de soutien créent un filet de sécurité social informel – c’est-à-dire que ces contacts forment un réseau de mailles pouvant intercepter nos chutes. Par exemple, en cas de perte d’emploi, un individu disposant d’un solide réseau de soutien social peut trouver un logement, de la nourriture ou une aide financière auprès de sa famille. Un tel appui a un effet protecteur et pourrait même prévenir l’itinérance – ces soutiens pourraient donc également prévenir les difficultés sanitaires et sociales y étant associées. D’autre part, les systèmes sociaux et les relations positives peuvent mitiger les effets du stress. Ceci est fortement lié à la santé puisque le stress est un mécanisme puissant influençant la manifestation, le développement et le pronostic de plusieurs maladies. Enfin, les rôles générés par notre participation sociale et, ainsi, les attentes de nos réseaux donnent un sens à nos vies et permettent d’améliorer l’estime de soi, deux éléments importants du bien-être psychologique (Donev, 2005).
Dans les communautés inuites, note Legge, la santé est touchée négativement « [par] la perte des liens avec la communauté. » Par exemple, la prévalence du trouble de stress post-traumatique (TSPT), des troubles dépressifs, de l’anxiété et de l’alcoolisme est particulièrement élevée, affirme-t-elle, tout comme les cas de TDAH et des troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale « en raison de l’alcool et des traumatismes. » Legge souligne également que la consommation d’alcool est à l’origine de mauvaises habitudes alimentaires, qui amplifient la vulnérabilité à maints autres problèmes de santé.
De surcroît, ajoute Legge, « il y a eu beaucoup de suicides au sein des communautés inuites à cause des pensionnats, de la rafle des années soixante, parce qu’elles doivent constamment lutter. » En fait, il y a environ six à onze fois plus de décès par suicide chez les Inuits qu’au sein de la population canadienne générale (CVR, 2015). Malheureusement, l’une des sœurs de Legge est décédée ainsi « parce que, mentalement, elle ne pouvait plus gérer [ses traumatismes]. »
La crise commence dès la séparation. « Aussitôt qu’ils vous arrachent à votre famille, c’est là que vos problèmes sociaux commencent et existent. » Elle raconte une enfance et jeune adolescence extrêmement difficiles, sans de tels soutiens sociaux auprès desquels chercher de l’aide. « J’ai grandi avec beaucoup d’abus, » déclare-t-elle. « Jusqu’à l’âge de 12 ans environ, j’étais enfermée dans une pièce… j’étais attachée à un lit. » Legge savait qu’elle devait se libérer et réussit à fuguer à 14 ans. « Je ne savais pas qui j’étais, » explique-t-elle, « alors je l’ai fait, je me suis enfuie… mais pour aller où ? Tu fuis directement vers la rue. »
Une jeune fille, seule dans les rues de la ville, Legge atterrit parmi les trafiquants qui « [l]’ont emmenée de ville en ville pour [la] vendre. » Ce cycle, explique-t-elle, n’est pas rare : il y a beaucoup de femmes autochtones disparues ou assassinées « et c’est comme ça que ça commence… elles s’enfuient et se retrouvent dans la rue, et des gens les appréhendent. » Sans filet de sécurité auquel se fier en temps de crise, les femmes autochtones telles que Legge sont à la merci des circonstances. Elles vivent avec les effets continus de cette cascade d’obstacles sur leur santé ou, malheureusement, elles sont confrontées à une mort précoce.
Un profond désir d’appartenance
Outre la famille et la communauté, la culture est aussi un lien essentiel avec autrui ainsi qu’avec le monde. À ce titre, note la CVR, « il s’avère que dans les communautés autochtones, la perte culturelle a des répercussions déterminantes sur la santé. »
L’expression « continuité culturelle » rend compte de ce lien et de sa perte. Loppie Reading et Wien (2009) la décrivent comme étant « le degré de cohésion sociale et culturelle au sein d’une communauté. » De plus, ils soulignent l’importance des relations intergénérationnelles, coutumières au sein des peuples Autochtones, « qui sont maintenues par des familles intactes et l’engagement des aînés, qui transmettent les traditions aux générations suivantes. »
Le manque de continuité culturelle « a d’énormes retombées sur la santé et le bien-être de ces communautés, » affirme la Commission des déterminants sociaux de la santé (2008). D’un côté, affirme Donev, l’isolement culturel peut avoir des effets profonds sur le bien-être physique et « est comparable aux risques associés au tabagisme, à l’hypertension artérielle et à l’obésité. » Puis, la perte culturelle est un facteur crucial menant au taux élevé de suicide chez les jeunes autochtones. En effet, la faible continuité culturelle est liée aux questions d’identité et d’appartenance : isolés, sans sens solide du soi, et sans objectifs plus larges souvent attribuables aux rôles sociaux, de nombreux obstacles semblent insurmontables.
« Il n’y avait aucun fondement identitaire quand j’étais jeune » se souvient Legge. « Tu n’as que leurs injures auxquels t’identifier…un sale esquimau, un sauvage. » Alors, explique-t-elle, la honte s’installe au plus profond de l’âme. Elle s’accompagne, ajoute-t-elle, de l’impression d’être seul. « Tu retournes dans ta communauté, et tu sens que tu n’y as pas ta place parce que tu n’as pas grandi avec eux, et tu y vois ces familles si proches, » dit Legge. « Peu importe où j’allais, je n’y avais pas vraiment ma place. »
Par conséquent, la culture est maintenant quelque chose qu’elle s’efforce de transmettre à ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants. « Il y eu deux générations entières où nous n’étions pas autorisés à parler notre langue, nous n’étions pas autorisés à pratiquer notre culture. » Donc, beaucoup n’ont pas eu l’occasion d’apprendre ce qui aurait autrement été transmis de génération en génération. Ils sont donc à la dérive, perdus et se demandant qui ils sont. Aujourd’hui, souligne Legge, le travail le plus important consiste à réintégrer ces connaissances dans les sociétés inuites. « C’est à cela qu’ils aspirent. Les Inuits demandent à tout prix… ‘enseignez-moi ce que j’aurais dû savoir.’ »
Renouer
Legge décrit le rétablissement comme « un long chemin, » et un chemin ayant débuté par des années de thérapie et de résistance. « J’ai été assez forte pour engager des poursuites justicières contre les agresseurs, » explique-t-elle. « J’ai emmené la GRC, les services sociaux et le gouvernement devant les tribunaux. » Sans aucun doute, réagir et s’opposer au système dénotent un changement crucial. « Maintenant, les Autochtones peuvent s’exprimer. » Et, ajoute-t-elle, « j’ai constaté que dès qu’une personne se dresse contre tout ça, une autre personne se lève, puis une suivante. Donc, plus je parle, plus la prochaine victime va prendre position et parler à son tour. Ça donne de la force à ceux qui n’avaient pas de voix. »
Pour guérir, dit Legge, il faut raviver les liens à la communauté et à la culture. Pour ce faire, il faut commencer par offrir des services spécifiques au nombre croissant d’Inuits dans les grandes villes – des services grâce auxquels ils pourront s’y bâtir une communauté. Elle ajoute en revanche une mise en garde importante : « Nous sommes tous mis dans le même bateau que les Premières nations. Nous ne sommes pas des Premières nations, nous sommes des Inuits. Nous avons une culture différente, des enseignements différents, des aliments différents. » C’est pourquoi Legge et d’autres collaborateurs ont travaillé à l’ouverture de services à travers le Canada spécifiquement destinés aux Inuits. Cet effort, explique-t-elle, fournit des endroits où aller et où se sentir chez soi. Il permet de tisser les fils communautaires pour nouer un réseau social. « Maintenant, avec ces organisations communautaires, ils peuvent manger leur nourriture traditionnelle, s’asseoir autour d’une table avec leurs compatriotes inuits et vivre leur culture avec ces sessions. Ils ont leur place. »
La Fondation de guérison de la rafle des années soixante cherche, elle aussi, à favoriser une telle reconnexion. Au cours des deux dernières années, Legge et d’autres bénévoles ont consacré d’innombrables heures à la création de cette fondation, qui soutiendra les survivants et consignera à jamais leurs témoignages. À présent, dit-elle, « nous allons nous réunir avec nos alliés pour bâtir des programmes et des services aux survivants. Nous avons besoin de tels programmes. Beaucoup de gens souffrent, beaucoup de crimes furent perpétrés contre eux. Quelqu’un doit être tenu responsable. » Mais, dit-elle, « c’est un début. Ça a commencé petit et maintenant ça prend de l’envergure. »
Fondamentalement, souligne-t-elle, « nous avons besoin de notre propre culture, nous devons enseigner à nos enfants et à nos petits-enfants ce que ça signifie et ce que c’est d’être Inuit – et comment parler leur langue. » D’autres experts sont d’accord : « la santé mentale des jeunes Autochtones sera optimisé par […] la consolidation d’un fort sentiment d’identité culturelle, des rapports familiaux et communautaires, ainsi que des pratiques culturelles et spirituelles. » (Greenwood, de Leeuw, Stout, Larstone et Sutherland, 2022)
« Je vais bâtir autant d’organisations inuites que possible, » déclare Legge. « C’est pour eux que je le fais. »
Références
Cobb, S. (1976). Social support as a moderator of life stress. Psychosomatic Medicine, 38(5), 300–314. https://doi.org/10.1097/00006842-197609000-00003.
Donev, D. (2005). Social networks and social support as determinants of health. Health determinants in the scope of new public health, 531.
Commission des déterminants sociaux de la santé. (2008). Combler le fossé en une génération : instaurer l’équité en santé en agissant sur les déterminants sociaux de la santé rapport final. Genève, Suisse: Organisation Mondiale de la Santé.
La Commission de vérité et réconciliation du Canada (2015). Pensionnats du Canada: Les séquelles; Rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada, Volume 5. Montreal & Kingston: McGill-Queens University Press.
Greenwood, M., de Leeuw, S., Stout R., Larstone, R. & Sutherland, J., editors. Introduction to Determinants of First Nations, Inuit, and Métis Peoples’ Health in Canada. Toronto (ON): Canadian Scholars Press; 2022. https://canadianscholars.ca/book/introduction-to-determinants-of-first-nations-inuit-and-metis-peoples-health-in-canada/
Initiative pancanadienne sur les inégalités en santé. (2018). Les principales inégalités en santé au Canada : un portrait national. Canada: Agence de santé publique du Canada.
Loppie Reading, C., & Wien, F. (2009). Health inequalities and social determinants of Aboriginal peoples’ health. Prince George, BC: National Collaborating Centre for Aboriginal Peoples’ Health.
Lectures recommandées
Downie, G & Lemire, J. (N.D.). The Secret Path. https://www.secretpath.ca
Greenwood, M., de Leeuw, S., Stout R., Larstone, R. & Sutherland, J., editors. Introduction to Determinants of First Nations, Inuit, and Métis Peoples’ Health in Canada. Toronto (ON): Canadian Scholars Press; 2022. https://canadianscholars.ca/book/introduction-to-determinants-of-first-nations-inuit-and-metis-peoples-health-in-canada/
Jean, Michel. Tiohtiáke. Montréal: Libre Expression; 2021.
Maurice, Jacqueline Marie. The Lost Children: A Nation’s Shame. Professional Women Publishing; 2014.
Initiative pancanadienne sur les inégalités en santé. (2018). Les principales inégalités en santé au Canada : un portrait national. Canada: Agence de santé publique du Canada. https://www.canada.ca/fr/sante-publique/services/publications/science-recherche-et-donnees/rapport-principales-inegalites-sante-canada-sommaire-executif.html