Citez

Les pensionnats pour autochtones de la Nouvelle-France

Par Dr Scott Berthelette

Dr Scott Berthelette

Historien collaborateur

Scott Berthelette est Métis de la rivière Rouge et professeur adjoint au département d’histoire de l’université Queen’s. Il est titulaire d’un doctorat en histoire de l’université de la Saskatchewan. Il est titulaire d’un doctorat en histoire de l’Université de Saskatchewan. Les recherches et l’enseignement de M. Berthelette portent sur l’histoire de la Nouvelle-France, des peuples autochtones, des Métis, de la traite des fourrures et des relations euro-autochtones en Amérique du Nord.

Écoutez l’auteur discuter cet article

Notez: un glossaire des termes clés suit à la fin de la page.

Les pensionnats pour autochtones font partie du paysage canadien depuis déjà longtemps; il faut remonter à l’époque de la Nouvelle-France, de 1608 à 1760, pour en comprendre l’impact et le rôle. C’est au dix-septième siècle que les missionnaires catholiques et les ordres religieux fondent des pensionnats pour éduquer, convertir et assimiler les enfants des Premières Nations. Leur objectif consiste à faire des enfants autochtones des sujets obéissants de la Couronne de France. Ces pensionnats font partie d’un ambitieux plan conçu pour accroître la population de la Nouvelle-France et son succès réside sur l’assimilation culturelle et religieuse des peuples des Premières Nations. Au début des années 1630, Samuel de Champlain promet à plusieurs reprises à ses alliés wendats, innus et algonquins que « nos garçons se marieront à vos filles, & nous ne ferons plus qu’un seul peuple[1] ». Pour faire écho au discours animé de Champlain, Jean-Baptiste Colbert, le ministre en chef du roi Louis XIV, déclare une trentaine d’années plus tard que les Français et les Premières Nations allaient devenir « un mesme peuple et un mesme sang[2] ». Or le recrutement des Français pour venir habiter en Nouvelle-France, une terre aussi lointaine que froide (comparativement à la France), est ardu; faute de pouvoir compter sur suffisamment de colons français, Champlain et Colbert élaborent donc un plan pour établir une colonie française dans la région nord-est de l’Amérique du Nord. Les membres de cette colonie ne sont autres que les membres des Premières Nations qui auront été convertis en sujets français.

La France apportant la foi aux Hurons de la Nouvelle-France, circa 1671, attribué à Frère Luc. Centre du conservation du Québec.

La francisation désigne l’ensemble des politiques françaises d’assimilation des populations autochtones au dix-septième siècle et elle passe par l’adoption de la culture et de la religion de la France. Cette stratégie coloniale cherche à incorporer des alliés autochtones dans les structures gouvernementales françaises par le biais de l’éducation religieuse, de l’intégration culturelle et des mariages mixtes. L’éducation est un des piliers principaux de la politique assimilationniste de la France. Les prêtres et les sœurs voués au catholicisme et à l’empire vont tenter de mettre en œuvre la politique de francisation en convertissant les enfants autochtones au Christianisme pour en faire des sujets dociles et francisés du roi Louis XIV. Les Récollets, les Jésuites, les Ursulines, les Sulpiciens et la Congrégation de Notre-Dame fondent des pensionnats à Québec et à Montreal pour les garçons et les filles des peuples algonquins, innus (Montagnais), wendats (hurons), haudenosaunee (iroquois) et abénakis; les enfants de ces peuples forment la majorité de la population des élèves autochtones. Dès leur mise sur pied, l’expérience des pensionnats autochtones de la Nouvelle-France fait partie intégrante de la politique de francisation officielle de la France.

Le premier ordre religieux à administrer un pensionnat pour les élèves autochtones est celui des Récollets, dans leur mission de Notre-Dame-des-Anges, près de la colonie de Québec en 1620. En 1636, les Jésuites remplacent les Récollets et fondent un séminaire pour garçons autochtones sur le site de l’ancienne école des Récollets. Ils tiennent cet établissement et mènent leurs activités avec un succès mitigé jusqu’en 1642. Les Frères mineurs capucins ouvrent, dans les années 1630, un séminaire à Port-Royal où ils éduquent des garçons micmacs et abénakis ainsi que les fils des premiers habitants français de l’Acadie. Les sœurs Ursulines, sous la direction de Marie de l’Incarnation, gèrent un pensionnat à Québec pour filles autochtones entre 1642 et la fin du siècle. La Congrégation de Notre-Dame, un ordre religieux féminin voué à l’éducation dirigé par Marguerite Bourgeoys, fonde un pensionnat pour filles à Ville-Marie (Montréal) où les sœurs éduquent les enfants de la mission sulpicienne de La Montagne (Kanehsatà:ke). Marguerite Bourgeoys et les sœurs de la Congrégation Notre-Dame éduquent les filles autochtones et les frères sulpiciens font de même pour les garçons à Kanehsatà:ke.

Portrait de Marie de l’Incarnation, 1672, artiste anonyme. Collection du Monastère des Ursulines de Québec, Musée des Ursulines de Québec.
Portrait de Marguerite Bourgeoys, 1700, attribué à Pierre Le Ber. Collection de la Congrégation de Notre-Dame, Musée Marguerite Bourgeoys.

Tous les pensionnats pour filles et garçons offrent un programme similaire à leurs élèves : ils y apprennent à lire, écrire, parler et prier en français et en latin. Contrairement aux systèmes des pensionnats du Canada de la fin du dix-neuvième siècle et du vingtième siècle, les pensionnats de la Nouvelle-France sont des espaces polyglottes où les prêtres et les sœurs encouragent les enfants à chanter, à converser et à écrire dans leur langue maternelle. En leur permettant de conserver leur propre langue et leur enseignant des prières et des chansons chrétiennes dans leur langue maternelle, les éducateurs religieux espèrent que les enfants vont guider leurs parents et leurs anciens dans la foi catholique. En plus de la religion et des matières scolaires traditionnelles, les ordres religieux entreprennent également de leur enseigner les compétences et les connaissances qui pourront aider les peuples des Premières Nations à s’intégrer dans la société coloniale de la France de la vallée du Saint-Laurent. Les Ursulines et les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame enseignent aux filles autochtones à coudre, à broder et une panoplie de tâches fermières comme le train des vaches; ces tâches sont des atouts pour la femme d’un habitant, soit un colon français. Les missionnaires récollets et jésuites et leurs donnés enseignent aux garçons autochtones l’agriculture, la menuiserie, la maçonnerie et d’autres métiers européens. L’objectif ultime de ces pensionnats pour filles et garçons, exploités dans l’intention de convertir les élèves à la chrétienté et aux normes et à la culture française, est de faire avancer le grand projet colonial de francisation.

À l’origine, les parents des Premières Nations permettent à leurs enfants de fréquenter les pensionnats, sous la pression incessante des missionnaires et dans le cadre de l’alliance politique et commerciale avec les Français. Pour de nombreux peuples autochtones d’Amérique du Nord, il est coutume d’échanger temporairement de jeunes enfants et d’adopter les membres des autres sociétés afin de sceller des traités de paix, des alliances et des ententes commerciales. Les peuples wendats, algonquins et innus de la vallée du Saint-Laurent et des grands lacs de l’est souscrivent à cette pratique avec Samuel de Champlain lors des premiers temps de la Nouvelle-France. Par exemple, les Wendats avaient échangé Savignon, un jeune homme de leur communauté, pour Étienne Brûlé, un jeune Français. Pour consolider leur alliance avec les colons français, les peuples autochtones sont prêts à confier leurs enfants aux soins et à la tutelle des ordres religieux français tout en accueillant simultanément de jeunes commerçants et missionnaires français à vivre avec eux. En échangeant temporairement des enfants et de jeunes adultes, les deux parties créent des liens qui cimentent la paix entre leurs groupes et minimisent les risques de conflits futurs.

Plans pour la Mission de la Montagne des Sulpiciens, Montreal, 1694, François Vachon de Belmont. Archives nationales de France.

Au dix-septième siècle, les activités commerciales et politiques de la Nouvelle-France dépendent étroitement de la qualité des relations avec leurs voisins autochtones. Les pelleteries de castor et d’autres animaux constituent l’export principal de la colonie. Les tumultueuses guerres iroquoises du dix-septième siècle opposent les cinq nations de la Confédération Haudenosaunee à la coalition des Premières Nations et des colons français de la vallée du Saint-Laurent. La colonie française assiégée a grand besoin des guerriers wendats, innus et abénakis pour affronter la force militaire des Haudenosaunee. Sachant pertinemment que les Français dépendant de leurs alliés autochtones, les prêtres et les sœurs s’abstiennent d’infliger des châtiments corporels à leurs élèves et font preuve d’acceptation et de bienveillance envers eux en leur offrant des mets traditionnels, des occasions d’aller chasser et pêcher et en général de venir et de quitter le pensionnat comme bon leur semble. Paul Le Jeune, missionnaire jésuite, avait déjà modifié le menu du pensionnat pour y inclure des mets autochtones traditionnels comme le sagamité, un plat mijoté à base de maïs. Il prêche « [qu’]il faut prendre son temps pour les ranger par amour[3] ». Par exemple, les sœurs ursulines permettent aux élèves d’accompagner leurs parents dans les chasses d’hiver pour ensuite revenir au pensionnat, même si ces allées et venues d’une vie cloîtrée n’auraient jamais été permises en France. Dans ce sens, les enfants des Premières Nations jouissent d’une plus grande liberté que leurs camarades français qui résident dans les pensionnats des Jésuites et des Ursulines. Malgré cette approche jugée bienveillante selon les normes européennes, les enfants des Premières Nations trouvent souvent les programmes des pensionnats trop rigides et aliénants.

Comme les exemples qui suivent le démontrent, l’expérience et le vécu des enfants autochtones dans les pensionnats de la Nouvelle-France varient énormément. Pastedechouan, un garçon innu de 12 ou 13 ans, part pour la France en 1620 sous la tutelle des missionnaires des Récollets. Lors de son baptême, Pastedechouan reçoit le nom chrétien de Pierre-Anthoine. Il habite à La Baumette, un couvent situé à proximité d’Angers, en France, où il étudie pendant 5 ans. Il y apprend à lire, à écrire et à prier en français et en latin. Loin de son people et de ses coutumes, Pastedechouan n’a jamais la chance d’apprendre à vivre et à survivre dans la société innue. Par conséquent, lorsqu’il revient au Canada, Pastedechouan est un jeune homme dans la force de l’âge, or lorsqu’il décide de tourner le dos à la religion chrétienne, il ne réussit pas à réintégrer la société innue puisqu’il ne sait ni chasser ni fournir de la nourriture à sa famille. Cette stratégie des Récollets qui consiste à sortir les enfants de leur environnement culturel et de les isoler de leurs communautés pour mieux les endoctriner est précurseur du système des pensionnats autochtones du Canada. Le vécu et l’expérience d’isolement culturel, de perte d’identité et de traumatisme multigénérationnel de Pastedechouan est en tout point similaire à ceux des survivants des pensionnats à la fin du dix-neuvième siècle et du vingtième siècle.

Couvent ursuline, 1822-1832, James Pattison Cockburn. Bibliothèque et Archives Canada.

Andehoua est un jeune wendat de 18 ans et l’un des six premiers élèves du séminaire des Jésuites de Notre-Dame-des-Anges qui ouvre ses portes en 1636. Nommé Armand-Jean lors de son baptême, Andehoua adopte rapidement la religion catholique et s’acquitte avec assiduité de ses prières, de ses confessions et des jeûnes religieux. Les enseignants jésuites d’Andehoua relatent comme le jeune homme met à profit ses aptitudes oratoires et le respect que lui portent les membres de sa communauté pour les convaincre de soutenir les Jésuites, notamment pour les rassurer et démentir les rumeurs qui laissent entendre que les Jésuites sont la cause d’épidémies de maladies. La relation qu’Andehoua entretient avec les Jésuites se poursuit jusqu’à sa mort en 1654 lorsqu’il se rend à l’hôpital Hôtel-Dieu de Québec pour demander des soins pour une maladie non spécifiée et clame qu’il ne « s’estoit iamais dementy des promesses de son baptesme[4] ». Il meurt peu de temps après à l’âge de 36 ans, après avoir reçu l’absolution de sa famille chrétienne.

Thérèse Khionreha, une jeune fille de 10 ou 11 ans issue d’une famille principalement wendat chrétienne, est la première élève à fréquenter le séminaire des Ursulines de Québec en 1639. Comme de nombreuses autres filles autochtones à l’école des Ursulines, Thérèse y apprend à lire, à écrire, à chanter et à prier en wendat, en français et en latin. En 1642, elle entreprend de revenir à Wendake, le haut-lieu du peuple wendat, après avoir passé deux ans à Québec. Elle est accompagnée par René Goupil, Isaac Jogues, Guillaume Cousture et Eustache Ahatsistari, un autre jeune wendat. Sur le chemin du retour, le groupe est fait captif par des guerriers haudenosaunee, dont le peuple est en guerre contre les Wendats et les Français. Après avoir vécu comme une captive adoptée par la communauté haudenosaunee, Thérèse devient la chef de sa maison longue et enseigne les prières chrétiennes aux autres captifs wendats et aux Haudenosaunee nouvellement convertis. Même Samuel de Champlain participe à ces échanges; il prend brièvement en charge l’éducation de trois fillettes innues. Il décide de les appeler Charité, Espérance et Foi; ces fillettes semblent enchantées à l’idée de recevoir une éducation française, or Foi retourne rapidement auprès des siens. Espérance et Charité demeurent avec Champlain, chez qui elles apprennent à coudre des vêtements et à broder. En juillet 1629, Champlain est forcé de céder Québec à des corsaires anglais et Espérance et Charité retournent dans leurs familles alors que les colons et marchands français rentrent en France.

Couvent ursuline, Québec, 1860, artiste inconnue, Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Les pensionnats et l’expérience d’assimilation des enfants autochtones menés par les missionnaires en Nouvelle-France prend fin au début du dix-huitième siècle. L’idéologie raciale qui dicte que les différences entre les Français et les peuples autochtones ne sont pas que culturelles mais aussi biologiques gagne en popularité des deux côtés de l’Atlantique et amène les ministres et les représentants coloniaux à se demander si leurs tentatives de mettre en œuvre une politique de francisation va un jour porter fruit. Les pensionnats autochtones de la Nouvelle-France n’occupent que quelques notes en bas de page dans le patrimoine et les documents de l’histoire du système des pensionnats autochtones canadien; il n’en est question que dans un seul des 45 chapitres du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation du Canada. Quoi qu’il en soit, les efforts et l’échec des ordres religieux à éduquer, convertir et assimiler les enfants autochtones sont le reflet des enjeux de l’histoire de la Nouvelle-France et de l’autonomie et des mouvements de résistance des autochtones de cette époque. Au dix-septième siècle, les Français établis dans la vallée du Saint-Laurent n’étaient pas très nombreux et partageaient des frontières avec des groupes ennemis; ils n’étaient pas en position de dicter quoi que ce soit à leurs alliés autochtones ou de les forcer à envoyer leurs enfants dans les pensionnats. Malgré la grande motivation des représentants coloniaux français de mettre en œuvre la politique d’assimilation, le succès des alliances militaires et commerciales reposent étroitement sur la bonne entente avec les Premières Nations. Si les pensionnats et les politiques d’assimilation autochtones de la Nouvelle-France ont essuyé un échec, ils ont néanmoins grandement inspiré le système canadien des pensionnats autochtones mis en place à la fin du dix-neuvième siècle et au vingtième siècle, un système conçu pour isoler les enfants autochtones et les assimiler dans la culture et la société euro-canadienne dominante.

Glossaire des termes clés

Innus, Algonquins et Wendats : Les Algonquins, les Innus (Montagnais) et les Wendats (Hurons) comptent parmi les premiers alliés des commerçants et des colons français dans la vallée du Saint-Laurent. En plus d’échanger des pelleteries, les Français et leurs alliés autochtones combattent côte à côte leur ennemi commun, les Haudenosaunee (Iroquois).

Haudenosaunee (Iroquois) : Les peuples wendats, innus et algonquins forment rapidement une alliance avec les Français ce qui nourrit, dès 1609, des hostilités chez la Confédération Haudenosaunee (aussi connue sous le nom de la Ligue des Cinq-Nations qui regroupe les nations Mohawk, Oneida, Onondaga, Cayuga et Sénéca) et déclenche les « guerres iroquoises » qui dureront près d’un siècle. Éventuellement, certains membres de la nation Haudenosaunee (la plupart des Mohawks) se convertissent au Christianisme et s’installent près des Français. Les Sulpiciens et les sœurs de la Congrégation de Notre-Dame éduquent des garçons et des filles haudenosaunee convertis à la religion chrétienne dans la mission de La Montagne (Kanehsatà:ke) vers la fin du dix-septième siècle.  

Récollets : Lors de la grande réforme catholique, une branche des Franciscains suit ses propres principes pour former les Récollets. Les Récollets sont les premiers missionnaires à mettre le pied en Nouvelle-France en 1615 et à tenir des pensionnats pour les enfants autochtones à Notre-Dame-des-Anges, près de la colonie établie à Québec en 1620.

Jésuites (Compagnie de Jésus) : La Compagnie de Jésus est fondée à Paris en 1534 par saint Ignace de Loyola. Un premier groupe de missionnaires jésuites arrive à Québec en 1625 afin d’évangéliser les alliés autochtones de la Nouvelle-France. Ils remplacent les Récollets en 1632 et gèrent leur propre pensionnat à Notre-Dame-des-Anges de 1636 à 1642 avec un succès mitigé.

Ursulines : Un ordre religieux féminin qui arrive à Québec en 1639 sous la direction de Marie de l’Incarnation. Les Ursulines tiennent un pensionnat pour filles autochtones à Québec de 1642 jusqu’à la fin du siècle.

Congrégation de Notre-Dame : Cet ordre religieux féminin voué à l’éducation fonde un pensionnat pour filles à Ville-Marie (Montréal) où les sœurs enseignent aux enfants de la mission sulpicienne de La Montagne (Kanehsatà:ke).

Sulpiciens : La Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice, dont les membres sont appelés Sulpiciens, arrive au Canada en 1657 et s’établit à Ville-Marie (Montréal) à titre de missionnaires et d’enseignants. Ils administrent une école pour les garçons autochtones de La Montagne (Kanehsatà:ke).

Paul Le Jeune : Missionnaire jésuite qui est nommé Supérieur des Jésuites de Québec en 1632. Il lance la série des Relations des Jésuites dans laquelle il promeut et célèbre le succès du pensionnat jésuite en Nouvelle-France.

Marie de l’Incarnation : Une sœur Ursuline qui est à la tête de l’initiative visant à éduquer les filles autochtones au séminaire de Québec de 1642 jusqu’à sa mort en 1672.  

Marguerite Bourgeoys : Fondatrice de la Congrégation de Notre-Dame de Montréal, elle met sur pied une école pour les filles autochtones sur la réserve sulpicienne de La Montagne (Kanehsatà:ke).

Samuel de Champlain : Connu comme le « père de la Nouvelle-France », il joue un rôle important dans l’implantation d’une colonie française en Amérique du Nord entre 1603 et 1635.

Pierre-Anthoine Pastedechouan : Un jeune homme innu que les Récollets amènent en France et qui y passe 5 ans. Il reçoit une éducation à La Baumette, un couvent situé à proximité d’Angers. Pastedechouan est isolé en France pendant trop longtemps et échoue à réintégrer la société innue puisqu’il ne sait ni chasser ni fournir de la nourriture à sa famille lors de son retour au Canada.

Armand-Jean Andehoua : Un jeune wendat de 18 ans qui adopte rapidement la religion catholique et s’acquitte avec assiduité de ses prières, de ses confessions et des jeûnes religieux.

Thérèse Khionreha: Une fille wendate qui fréquente le séminaire des Ursulines de Québec en 1639. Lorsqu’elle est faite captive et ensuite adoptée par les Haudenosaunee, elle devient la chef religieuse de sa maison longue et enseigne les prières chrétiennes aux autres captifs wendats et aux Haudenosaunee nouvellement convertis.

Charité, Espérance et Foi : Des petites filles innues qui ont vécu dans le domicile de Samuel de Champlain et où elles ont appris à coudre des vêtements et faire de la broderie.

Francisation : Une politique de la France du 17e siècle visant à transformer les peuples autochtones (et plus spécifiquement leurs enfants) avec des enseignements religieux, l’éducation française et l’intégration culturelle. Cette politique assimilationniste qui a pour but de réduire les peuples autochtones en sujets francisés et dociles de la Couronne française et convertis au Christianisme, est considérée comme un échec.

Bibliographie

Anderson, Emma. The Betrayal of Faith: The Tragic Journey of a Colonial Native Convert. Harvard University Press, 2007 (en anglais).

Codignola, Luca. « Competing Networks: Roman Catholic Ecclesiastics in French North America », 1610–58 ». Canadian Historical Review, volume 80, numéro 4 (1999) : pages 539 à 585 (en anglais).

Cowan, Mairi. “Education, Francisation, and Shifting Colonial Priorities at the Ursuline Convent in Seventeenth-Century Québec.” The Canadian Historical Review, Vol. 99, No. 01 (2018): 1-29

Deslandres, Dominique. « L’éducation des Amérindiennes d’après la correspondance de Marie Guyart de l’Incarnation ». Sciences Religieuses, volume 16, numéro 01 (1987) : pages 91 à 110.

Deslandres, Dominique, John A. Dickenson et Ollivier Hubert, éditeurs. Recherches iconographiques de Jacques Des Rochers. « Les Sulpiciens de Montréal. Une histoire de pouvoir et de discrétion, 1657-2007 » (Saint-Laurent, Fides, 2007), 670 p.

« Les Sulpiciens de Montréal. Une histoire de pouvoir et de discrétion, 1657-2007 ». Montréal : Wilson & Lafleur, 2013.

Gouvernement du Canada. Honorer la vérité, réconcilier pour l’avenir : sommaire du rapport final de la commission de vérité et réconciliation du Canada. Toronto : James Lorimer & Company Ltée, 2015.

Greer, Allan. The Jesuit Relations: Natives and Missionaries in Seventeenth-century North America. Boston : Bedford/St. Martin’s, 2000.

Jaenen, Cornelius. « Education for Francization: The Case of New France in the Seventeenth Century ». Publié dans Indian Education in Canada: The Legacy, volume 1, édité par Jean Barman, Yvonne Hébert et Don McCaskill, pages 45 à 63 (en anglais). Vancouver : UBC Press, 1986.

Jackson, Victoria. « Silent Diplomacy: Wendat Boys’ ‘Adoptions’ at the Jesuit Seminary, 1636-1642 », Journal of the Canadian Historical Association 27 (2016) : pages 139 à 168 (en anglais).

Magnuson, Roger. Education in New France. Montréal : McGill-Queen’s University Press, 1992 (en anglais).

McShea, Bronwen. Apostles of Empire: The Jesuits and New France. Lincoln : University of Nebraska Press, 2019 (en anglais).

Miller, J.R. Shingwauk’s Vision: A History of Native Residential Schools. Toronto : University of Toronto Press, 1996 (en anglais).

Simpson, Patricia. Marguerite Bourgeoys et la Congrégation de Notre-Dame, 1665-1700. Montréal : presses universitaires McGill-Queen’s, 2005.

True, Micah. Masters and Students: Jesuit Mission Ethnography in Seventeenth-Century New France. Kingston et Montréal: McGill-Queen’s University Press, 2015 (en anglais).

Trudel, Marcel. Les écolières des Ursulines de Québec, 1639-1686. Montréal : Cahiers du Québec Collection Histoire, 1999.

Thwaites, Reuben Gold. The Jesuit Relations and Allied Documents: Travels and Exploration of the Jesuit Missionaries in New France, 1610-1791; the original French, Latin, and Italian texts, with English translations and notes. 73 volumes. Cleveland: The Burrows Company, 1896 à 1901 (en anglais).


[1] Reuben Gold Thwaites, dir., The Jesuit Relations and Allied Documents, 73 volumes (New York, 1959), volume 5 : page 211 (en anglais).

[2] ANOM, COL C11A 2/fol. 297, Lettre de Colbert à Talon, Saint-Germain-en-Laye, 5 avril 1667.

[3] Reuben Gold Thwaites, dir., The Jesuit Relations and Allied Documents (Cleveland : The Burrows Company, 1896 à 1901), volume 16 : pages 180 et 181 (en anglais).

[4] Reuben Gold Thwaites, dir., The Jesuit Relations and Allied Documents (Cleveland : The Burrows Company, 1896 à 1901), volume 41 : pages 158 et 159 (en anglais).